Société

Variole du singe : que doit faire l’Algérie ?

Mpox, c’est son nom. Anciennement appelée la variole du singe, cette pathologie est de retour avec un varient plus virulent et plus contagieux. Apparu d’abord en Afrique centrale, le virus commence à se propager hors de ce continent. Dans ce contexte, le Dr Lyès Akhamouk, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Tamanrasset, explique ce que doit faire l’Algérie.

Un premier cas a été diagnostiqué en Suède et un autre au Pakistan. L’OMS vient de tirer la sonnette d’alarme : « L’Europe devrait connaître plus de cas de Mpox », a-t-elle déclaré.

Les infectiologues affirment que la variole du singe, appelée Mpox, est de retour sous sa forme la plus virulente. De nombreux cas ont été diagnostiqués au Congo avant de toucher d’autres pays d’Afrique centrale.

Réunis en urgence mercredi dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de la variole du singe constitue une urgence de santé publique de portée internationale.

Pour en savoir un peu plus sur cette nouvelle épidémie, TSA a pris contact avec le docteur Lyès Akhamouk, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Tamanrasset, dans l’extrême Sud de l’Algérie.

Flambée épidémique

Les spécialistes en épidémiologie sont en alerte maximale. L’épisode du Covid-19 est dans toutes les mémoires et la nouvelle souche de la variole du singe n’est pas à prendre à la légère comme le confie Dr Lyès Akhamouk à TSA.

« L’épidémie de la variole du singe appelée aussi variole simienne ou Monkeypox est surveillée de très près depuis 2022. On assiste actuellement à une flambée épidémique en Afrique, notamment au Congo, mais la maladie commence à déborder dans les pays voisins. Actuellement, on enregistre 40.000 cas environ avec un taux de décès de 1.500 morts dans quinze pays africains, tels que la République démocratique du Congo, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda, et même l’Afrique du Sud. Bien que cette maladie soit connue depuis au moins soixante ans, cette nouvelle souche inquiète l’OMS », explique-t-il.

Apparue en 2022 sous sa forme bénigne, la première souche du virus s’était propagée dans une centaine de pays. Un nouveau variant plus mortel a été récemment découvert en République Démocratique du Congo.

« Cette épidémie inquiète l’OMS à cause de l’apparition d’une souche virale plus dangereuse et surtout plus contagieuse que celle de 2022. Les dernières recherches en biomédicale effectuées à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, ont démontré que cette nouvelle souche nommée actuellement MB est plus dangereuse et plus contagieuse avec un taux de décès de 3 % alors qu’au début de la flambée épidémique, elle n’était que de 0,2%. L’OMS a convoqué une réunion pour débattre d’une éventuelle déclaration d’état d’urgence concernant les autres zones d’Afrique, dont l’Afrique du Nord », affirme l’infectiologue.

Le Dr Lyès Akhamouk nous donne plus de précisions sur cette pathologie. « C’est une cousine de la variole. Cette dernière avait été éradiquée grâce à la vaccination mondiale, à la fin des années 70. Cependant, la variole du singe existe toujours et apparaît par épidémie ». Cette nouvelle souche enregistre de nombreux morts d’où l’inquiétude de l’OMS.

Transmission

Comment cette maladie se transmet-elle ? Réponse du chef de service de l’hôpital de Tamanrasset : « La variole du singe peut se transmettre d’un animal vers l’homme. Contrairement à son nom, il n’y a pas que le singe qui est concerné, mais également les petits rongeurs, notamment les écureuils qui vivent en Afrique centrale. Par ailleurs, cette pathologie se transmet d’un homme à un autre, soit par le biais d’un rapport sexuel ou par un contact avec les fluides corporels ».

Symptômes

Le Mpox se transmet donc après un contact intime avec une personne infectée. Mais quels sont les symptômes de cette maladie ? « On est face à un syndrome pseudo- grippal : fièvre, maux de tête, douleurs au niveau des articulations et des muscles. Après quelques jours, on assiste à une irruption de boutons sur le corps qui rappellent la varicelle ou la variole. Dans la plupart des cas, la guérison est spontanée et sans séquelles. Toutefois, dans certains cas, c’est l’encéphalite. Le virus infecte le cerveau et c’est la mort », explique l’infectiologue.

Devant le retour inquiétant du Mpox, Dr Lyès Akhamouk appelle à la plus grande vigilance en Algérie. « Je pense que c’est le moment de lancer une campagne de sensibilisation, en Algérie par le biais d’instructions ministérielles pour expliquer ce qu’est cette maladie, notamment au niveau de nos frontières Sud qui sont en contact avec les pays du Sahel et à se préparer à tout danger épidémique ».

Devant la propagation rapide de cette maladie infectieuse, des mesures sanitaires devraient être prises par les pouvoirs publics notamment au niveau des frontières du Sud de l’Algérie afin d’éviter la contamination de la population par ce nouveau variant de la variole du singe.

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