Entamée il y a quatre jours, la démolition d’une promotion immobilière illégale se poursuit à Bordj El Kiffan dans l’est d’Alger, ce qui suscite de nombreuses interrogations.
La circonscription administrative de Dar El Beida a publié ce samedi 3 décembre de nouvelles photos de l’opération de démolition de cette vaste promotion immobilière.
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« Dans le cadre de la lutte contre les constructions anarchiques sans permis de construire par des promotions immobilières imaginaires, et en raison du non-respect des règles de l’urbanisme et de construction et afin de préserver la sécurité des éventuels acquéreurs, l’opération de démolition se poursuit dans la commune de Bordj El Kiffan pour le quatrième jour », a indiqué la circonscription administrative de Dar el Beida sur sa page Facebook.
Cette dernière a expliqué que cette opération touche des « immeubles construits en violation des règles d’urbanisme d’une promotion immobilière illégale ». Elle a ajouté que l’opération se poursuivra jusqu’à la démolition de cette promotion immobilière qui est composée de plusieurs immeubles.
Pour mener cette opération, les autorités locales de Dar el Beida ont mobilisé d’importants moyens matériels pour démolir de nombreux immeubles pratiquement achevés et dont il ne restait que les travaux de finition. Les travaux de démolition et de nettoyage du site peuvent durer longtemps et vont coûter d’importantes sommes d’argent.
Une promotion immobilière et des interrogations
La circonscription de Dar el Beida ne donne pas de délai pour la démolition de cette promotion immobilière qui a émergé de terre en pleine capitale, ce qui suscite de nombreuses interrogations sur le rôle des services chargés de contrôler les constructions.
La question qui revient le plus est la suivante : où étaient les autorités locales pendant le lancement des travaux et la réalisation des immeubles ainsi que la vente des logements ?
En Algérie, les constructions sont pourtant réglementées. Les promoteurs immobiliers doivent obtenir un certain nombre de documents, dont le permis de construire, avant de se lancer dans la construction de leurs logements.
Ce promoteur immobilier qui a lancé ce vaste chantier immobilier à Alger ne semble pas avoir respecté cette procédure légale, selon les autorités locales de la Circonscription administrative de Dar el Beida. Comme de nombreux Algériens, le président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce) Mustapha Zebdi pose la question : « Comment ces promoteurs ont pu construire ces immeubles au vu des autorités locales, sans disposer des autorisations nécessaires ? ».
Le président de l’Apoce rappelle que son association a déjà alerté sur des logements vendus à des prix bas dans l’est d’Alger. « Celui qui a acquis ces logements savaient qu’il n’y aura pas de régularisation des terrains d’assiette. Les acquéreurs ne doivent pas attendre un dédommagement de la part des pouvoirs publics. C’est au promoteur immobilier de le faire. Ils doivent se tourner vers la justice pour poursuivre le promoteur immobilier », a-t-il dit à la chaîne Dzair TV.