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Véhicules de moins de 3 ans : coup de massue sur le marché algérien

Véhicules de moins de 3 ans : coup de massue sur le marché algérien

L’annonce du président de la République Abdelmadjid Tebboune concernant l’importation des véhicules de moins de trois ans a ébranlé le marché algérien de l’automobile.

La décision du chef de l’Etat d’autoriser l’importation de voitures de moins de 3 ans a été faite dimanche 9 octobre au cours d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres consacrée au projet de Loi de finances 2023.

La mesure a fait l’effet d’un coup de massue sur le marché algérien de l’automobile où les prix ont atteint des seuils historiques, en raison du blocage des importations et l’arrêt des usines d’assemblage de voitures.

Pour l’heure, ni les modalités ni les droits et taxes à payer ne sont encore fixés, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les rumeurs. Ce flou a également contribué à l’instabilité du marché de la voiture automobile en Algérie.

La seule certitude qu’on a pour le moment, c’est qu’avec le déblocage de ce dossier, les prix vont indéniablement chuter, quelle que soit l’ampleur de cette baisse.

Les voitures de moins de 3 ans pour répondre à la demande

Depuis ce dimanche, les retours sur les prix des voitures d’occasion montrent une baisse conséquente des prix offerts par les acheteurs, mais les propriétaires rechignent à céder leurs véhicules aux prix proposés par les acheteurs.

De leur côté, les citoyens, optimistes après l’ouverture de l’importation, ne semblent pas vouloir lâcher l’affaire non plus. Des voitures qui étaient proposées à la vente à 2,7 millions de dinars sont négociées à 1,7 million de dinars, soit une différence d’un million de dinars.

Ce bras de fer entre acheteurs et vendeurs a plombé le marché, dans l’attente de plus de précisions sur la dernière décision prise par le gouvernement.

En attendant, les deux parties se sont exprimées aux micros de chaînes de télévision qui se sont déplacées sur les marchés de vente de voitures d’occasion pour transmettre la réalité du terrain.

« Le même acheteur qui m’avait proposé 2,7 millions me propose aujourd’hui 1,7 million après l’annonce du président de la République. C’est hallucinant, l’importation n’a même pas encore commencé et on ne sait pas si elle va être rentable », témoigne un vendeur à El Hayat TV, qui préfère attendre avant de vendre son véhicule.

« Personne ne veut acheter aujourd’hui aux prix d’avant. D’ailleurs, je suis ici depuis ce matin et aucune voiture n’a été vendue », assure l’acheteur en question.  « Mais tant qu’ils n’auront pas vu les voitures importées entrer en Algérie, les vendeurs refuseront de céder », ajoute-t-il.

Des attentes « irréalistes »

En effet, selon les témoignages des vendeurs, une différence d’au moins 400.000 dinars algériens est constatée entre les prix proposés avant et après l’annonce du président Tebboune sur le retour à l’importation des voitures de moins de trois ans.

Tout en concédant que les prix des voitures d’occasion en Algérie vont connaître une baisse considérable qu’ils estiment au maximum à 30 % en cas d’importation des véhicules de moins de trois ans, les vendeurs jugent toutefois « irréalistes » les attentes des acheteurs.

« C’est une bonne chose pour les Algériens, mais je pense qu’ils n’ont pas conscience des prix du marché » à l’étranger, a mis en garde un vendeur. « Avec toutes les taxes qui vont s’y appliquer, ces voitures importées ne vont pas coûter beaucoup moins cher que celles qui se vendent ici », a-t-il ajouté.

| Lire aussi Véhicules de moins de 3 ans : combien ça coûte en France ?

Sur les marchés de l’occasion, malgré les différents arguments, les avis restent les mêmes : les prix des voitures d’occasion en Algérie ne vont pas baisser à la hauteur des espérances des citoyens.

Pour ce vendeur, questionné ce mardi par Ennahar TV, les deux seuls paramètres qui pourraient faire réellement baisser les prix des voitures d’occasion seraient d’autoriser l’importation des voitures de moins de cinq ans et l’ouverture d’usines de fabrication de véhicules en Algérie.

« Lorsque le marché algérien sera alimenté en voitures neuves produites localement, les automobiles usagées reviendront à leur prix normal », selon les revendeurs.

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