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Véhicules, nationalité, mémoire, Belmadi : l’essentiel de ce qu’a dit Tebboune

Véhicules, nationalité, mémoire, Belmadi : l’essentiel de ce qu’a dit Tebboune

Le président Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur plusieurs questions d’actualité dans un entretien accordé à deux médias nationaux, diffusé dimanche soir sur l’ENTV. Il a répondu à des questions sur l’importation et le montage de véhicules, la déchéance de la nationalité, l’informel, le dossier de la mémoire, le sélectionneur national Djamel Belmadi, le conflit au Sahara occidental, la récupération des fonds détournés…

Déchéance de la nationalité : l’avant-projet de loi retiré

L’avant-projet de loi portant déchéance de la nationalité algérienne pour tout algérien qui commet des actes portant atteinte à la sécurité et à l’unité nationales, a été « retiré » en raison de « son interprétation erronée », a fait savoir dimanche soir le président Tebboune, selon le compte rendu de l’agence officielle.

La décision du retrait de ce texte intervient suite à « l’interprétation erronée » qui en a été donné, a expliqué le Chef de l’Etat, rappelant que « la double nationalité ou la pluri-nationalité n’est pas un crime et nous respectons cela car supposé apporter du plus au pays d’origine du concerné dans un climat empreint de nationalisme ».

« Cette procédure concernait uniquement la question de l’atteinte à la sécurité de l’Etat que nous défendrons d’une manière ou d’une autre », a poursuivi M. Tebboune.

Tebboune confirme avoir reçu Belmadi

« Effectivement, je confirme avoir reçu M. Belmadi, une personne sympathique qui a fait un travail gigantesque qui a remonté le moral de tout le peuple algérien et il mérite tout le bien », a déclaré M. Tebboune.

« Le sélectionneur national a réalisé des résultats positifs avec l’équipe nationale et réalisera d’autres à l’avenir« , a-t-il soutenu, affirmant que « beaucoup de pays nous envient pour cela ». Il a dit avoir parlé avec Belmadi de Mostaganem d’où sont originaires les parents du sélectionneur national et de Djilali Ain Tedles.

Sahara occidental : une question de décolonisation

Le dossier du Sahara occidental demeure une question de décolonisation et que son règlement implique un retour aux décisions onusiennes pertinentes, exprimant son souhait de voir les frères (Royaume marocain et front Polisario) parvenir à une solution acceptée par les deux parties, a soutenu M. Tebboune.

Il a souligné que la question du Sahara occidental est inscrite à l’ordre du jour du quatrième Comité des Nations unies chargé de la décolonisation.

« Toutes les parties internationales approuvent sans exception cette démarche. Il convient donc de laisser la voie à l’ONU pour régler ce conflit », a-t-il poursuivi.

« Les tentatives de pérenniser le confit ou d’invoquer la prescription ne sauraient être la solution », a affirmé le chef de l’Etat, qui a formé le vœu de « voir les deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario) parvenir à une solution définitive sans qu’une partie impose son opinion à l’autre ».

Dossier de la mémoire : « Aucune renonciation »

La Mémoire nationale « ne saurait faire l’objet de renonciation ni de marchandage dans le cadre des relations entre l’Algérie et la France », a réaffirmé le Président Tebboune.

Se disant confiant en l’intégrité du président français, Emmanuel Macron à ce sujet, M. Tebboune a rappelé les propos de ce dernier que ce qui s’est passé en Algérie durant la colonisation française « était pire que la Shoah » et que la colonisation a été « un crime contre l’Humanité ».

A une question sur la question de l’ouverture des Archives, le Président Tebboune a réaffirmé que c’est là « une partie intégrante de la Mémoire nationale ».

Il a cité, dans ce sens, des archives concernant la période ottomane que la France doit restituer à l’Algérie ainsi que d’autres archives relatives à des « Arch » et des insurrections populaires.

Evoquant la récupération, le 5 juillet passé, des crânes de martyrs de révoltes populaires, le Président Tebboune a évoqué le caractère « exceptionnel » de cette décision de Macron, en ce sens qu’elle relève en principe de l’Assemblée nationale française selon une procédure bien déterminée, « ce qui reflète le niveau des bonnes relations entre les deux pays », a-t-il ajouté.

Véhicules : l’engagement de Tebboune

Le dossier des véhicules sera réglé durant le semestre en cours, a assuré M. Tebboune soulignant que l’Algérie passera vers une nouvelle expérience reposant sur « le véritable montage » automobile.

L’expérience passée de montage automobile « n’a donné aucun résultat et nous a coûté une fortune », a-t-il dit, assurant que l’Algérie passera « vers une autre expérience qui s’appuie sur le véritable montage automobile ».

Rappelant que « le prix du véhicule monté localement a dépassé celui du véhicule importé », le Président de la République a imputé cela aux opérateurs « qui n’ont pas honoré leurs engagements à réaliser un taux d’intégration ».

« Nous sommes supposés créer, lorsqu’on parle de montage automobile, de milliers de postes d’emploi. Mais nous avons assisté hélas à la création de 400 postes d’emploi uniquement par un investisseur qui a consommé trois milliards de dollars », a relevé le Président Tebboune.

Même l’usine de montage de la marque française Renault « a commencé uniquement maintenant à intégrer certaines pièces fabriquées localement », a-t-il ajouté dans ce cadre.

« Si le montage automobile n’aboutit pas, d’ici 3 ou 4 ans conformément au cahier de charges, à la réalisation d’une intégration d’au moins 40% , à la création de postes d’emploi et à la fabrication de pièces algériennes, il n’y aura pas de montage automobile« , a poursuivi le Président de la République.

Interrogé sur les véhicules importés actuellement par des particuliers, le chef de l’Etat a rappelé que « l’importation de véhicules par les particuliers avec leurs propres moyens n’est pas interdite par la loi à condition de s’acquitter des droits douaniers et des taxes appliquées dans ce domaine ».

S’agissant du cahier de charges des véhicules, le président de la République a fait savoir que le document est « fin prêt » et que « le problème ne réside pas dans le cahier de charges, mais dans le choix des Etats fournisseurs ».

« L’acquisition de 300.000 véhicules auprès d’un Etat en particulier va alimenter sa production et préserver ses postes d’emploi sans rien avoir en retour », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que « l’économie est basée sur le principe +donnant-donnant+. Si, par le passé, le traitement se faisait avec les personnes, nous exigeons actuellement à ce que l’Etat algérien soit le bénéficiaire ».

Législatives : « L’ère des quotas est terminée »

Les élections législatives du 12 juin prochain doivent être « intègres » et « transparentes« , a affirmé M Tebboune, assurant que l’ère des quotas « est révolue ».

« Quel que soit le taux de participation aux élections, nous exigeons qu’elles soient intègres, transparentes et fassent ressortir celui qui mérite la confiance du peuple« , a déclaré le Président Tebboune qui a formé le vœu de voir un taux de participation « élevé« , variant entre « les 40 et 50% à l’image des taux réalisés à l’échelle mondiale ».

Informel : « Entre 6000 et 10.000 milliards de dinars »

Le montant des fonds en circulation dans le marché parallèle oscillerait entre 6.000 et 10.000 milliards de DA, a indiqué M. Tebboune, soulignant que les mesures adoptées pour drainer une partie de cet argent, notamment avec la généralisation de la finance islamique, sont à même de donner « un résultat positif ».

« Nul ne détient le chiffre exact de l’argent en circulation en dehors du circuit officiel, il oscillerait entre 6.000 et 10.000 milliards de DA », a-t-il déclaré.

Récupération des fonds détournés

La récupération des fonds détournés vers l’étranger est tributaire par le prononcé de jugements définitifs dans les affaires intentées à l’encontre des auteurs, a indiqué M. Tebboune.

« C’est un point on ne peut plus important, notamment lorsqu’il s’agit des négociations menées par l’Algérie avec les Etats de l’Union européenne (UE), des Etats qui « traitent avec la Loi et non avec les sentiments ou la volonté politique », a-t-il rappelé.

« Les premiers contacts avec ces pays nous ont permis de percevoir une disposition à nous aider dans cette démarche », a ajouté le Président Tebboune.

« Vous n’êtes pas sans savoir que pour ce qui s’est passé, des sociétés européennes sont impliquées et les fonds qui ont été détournés ont été investis en Europe et non en Algérie », a-t-il affirmé.

Le Président a indiqué que les ambassadeurs de l’Algérie à l’étranger ont entamé des démarches pour la récupération de biens immobiliers, citant l’ambassadeur algérien à Paris qui a réussi à récupérer « 44 biens immobiliers de l’Algérie, dont des appartements et des châteaux ».

Après avoir réitéré sa détermination à poursuivre cette démarche, M. Tebboune a déclaré : « Je suis toujours engagé par ma promesse, toutefois les circonstances que nous avons traversé n’étaient pas favorables, notamment la pandémie du Covid-19. Nous n’allons pas mettre en péril la vie de nos cadres (dans le cadre de l’opération de récupération) en les dépêchant en Europe où la moyenne d’atteinte au covid-19 reste très élevée ».

Concernant les individus impliqués dans ces crimes qui font l’objet de poursuites judiciaires, le président de la République a fait savoir qu’ « un jour, ces derniers devront dévoiler l’emplacement des fonds détournés. Ça sera dans leur intérêt ».

Interrogé sur l’existence d’un recensement de ces biens en Algérie, le Président a relevé que « cela reste marginal par rapport aux crédits bancaires dont ils avaient bénéficié. Des crédits s’élevant à près de 6.000 Mds Da dont uniquement 10 à 15% ont été récupérés jusqu’à l’heure actuelle, auxquels s’ajoutent les transferts illégaux effectués à travers les banques ».

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