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Vendredi 1er novembre : les leçons d’une mobilisation historique des Algériens

Vendredi 1er novembre : les leçons d’une mobilisation historique des Algériens

Le 37e vendredi du Hirak, qui a coïncidé avec la célébration du 1er Novembre, a tenu toutes ses promesses. Par centaines de milliers, peut-être par millions, les Algériens sont sortis dans la rue pour dire non au régime et à ses symboles qui continuent de diriger le pays de manière autoritaire.

Ils ont également dit non à la tenue d’une élection présidentielle le 12 décembre alors que les conditions d’un scrutin transparent et honnête sont loin d’être réunies.

Les manifestants dont le nombre notamment, à Alger, rappelle les moments forts du Hirak en mars dernier, ont également apporté leur soutien aux détenus d’opinion.

Pour les manifestants, il est anormal dans l’Algérie de l’après-22 février que des hommes et des femmes soient détenus pour avoir manifesté dans la rue ou exprimé une opinion. Ces détentions représentent l’un des aspects les plus choquants de la gestion de la crise par le pouvoir actuel.

Pour la première fois depuis le 22 février, les manifestations ont démarré jeudi soir. Des milliers de personnes ont défilé à Alger jusqu’à une heure tardive de la nuit. À Jijel, Sétif et Oran, des manifestations nocturnes ont également eu lieu contre les célébrations officielles du 1er Novembre.

À Alger, de nombreux jeunes, venus d’autres wilayas, ont passé la nuit à la belle étoile, sur les trottoirs. C’est le signe d’une détermination qui ne faiblit pas plus de huit mois après le début du Hirak. C’est aussi le signe de leur grand espoir de voir ce pays enfin changer.

À travers leur mobilisation exceptionnelle de ce vendredi 1er Novembre et leur rejet de la présidentielle du 12 décembre, les Algériens envoient un message clair aux décideurs : ils ne veulent pas recommencer une nouvelle expérience avec une autre figure du régime qui a ruiné le pays.

Le règne de Bouteflika a été traumatisant pour de nombreux Algériens. Le pays a régressé sur tous les plans alors qu’il avait tous les moyens pour avancer vers le progrès.

Sous la présidence Bouteflika, le pays a perdu beaucoup de temps et gaspillé ses richesses. Malgré 1000 milliards de dollars de recettes engrangés, le pays n’a pas avancé. L’argent a été sciemment injecté dans les circuits de la corruption et du gaspillage. L’incarcération de nombreuses figures de ce régime, dont deux anciens Premiers ministres, donne raison aux manifestants et les renforce dans leurs convictions d’aller jusqu’au bout de leur révolte.

Aujourd’hui, la seule perspective qu’offre la prochaine présidentielle c’est justement de recommencer avec des figures de l’ancien système et repartir pour encore des années de gaspillage des richesses.

Les principaux candidats à la prochaine présidentielle ont en commun d’avoir tous exercé des responsabilités sous Bouteflika. Leurs discours depuis le début du processus électoral ne laisse présager rien d’exceptionnel pour l’avenir. Ils n’osent même pas s’exprimer des sujets comme les atteintes aux libertés et la liberté d’expression. Comment imaginer un de ses candidats, une fois élu, affronter le système pour le changer de l’intérieur ?

Les tenants du pouvoir n’ont plus d’excuse. Aujourd’hui, ils savent qu’une partie de la population rejette la solution de la présidentielle. Ils savent aussi que la répression n’est pas la solution. Il est peut-être temps d’ouvrir un dialogue sérieux avec tous les Algériens pour tenter de faire sortir le pays d’une crise qui ne fait que s’aggraver.

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