Le président vénézuélien Nicolas Maduro a admis l'”échec” du modèle productif que son gouvernement a mis en application au Venezuela, pays qui fait face à une hyperinflation et quatre ans de récession.
“Les modèles productifs que nous avons testés jusqu’à présent ont été un échec et c’est notre responsabilité, la mienne, la tienne”, a déclaré lundi soir le chef de l’État socialiste lors du congrès de la formation au pouvoir, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV).
“Les pleurnicheries, ça suffit! (…) On doit produire avec ou sans agression (présumée de l’extérieur, selon le gouvernement), avec ou sans blocages, faire du Venezuela une puissance économique (…) Plus de couinement, ce que je veux c’est des solutions, camarades!”, a lancé le dirigeant.
Le gouvernement vénézuélien a nationalisé des pans entiers de l’économie, comme le ciment et l’acier, exproprié des centaines d’entreprises et, plus récemment, fait appel à l’armée pour contrôler les marchés municipaux afin de tenter de contrôler l’envolée des prix.
L’inflation pourrait atteindre 1.000.000% cette année, selon le Fonds monétaire international, alors que le PIB devait s’effondrer de 18%.
L’État contrôle les prix dans différents secteurs et a le monopole des devises à travers un contrôle des changes.
“J’estime qu’il faudra deux ans environ pour revenir à la stabilité et que nous puissions observer les premiers signes de la nouvelle prospérité économique, sans abandonner pour autant la protection et la sécurité sociale”, a assuré Maduro.
Parmi les objectifs pour remettre sur pieds l’économie, le président Maduro veut “arriver à une production de 6 millions de barils par jour (mbj) en 2025 ou avant”, alors que la production pétrolière au Venezuela est en chute libre. De 3,2 mbj en 2008, elle a atteint 1,5 mbj en juin, soit son plus bas niveau en 30 ans.
Maduro accuse les Etats-Unis, qui ont infligé une série de sanctions financières au Venezuela et à l’entreprise publique pétrolière PDVSA, de mener “une guerre économique”.
Le secteur agricole vénézuélien ne participe qu’à un quart de la consommation nationale, contre 75% par le passé, selon la Fédération nationale des agriculteurs. L’industrie, de son côté, est à 30% de ses capacités, assure la Confédération vénézuélienne des industries (Conindustria).