Économie

Vente de semences de céréales, des initiatives salutaires

Dans l’enceinte du marché communal d’El-Maamoura (Saïda), côte à côte, stationnent 3 camions semi-remorques. Tous chargés à ras bord de sacs de semences de céréales. Accolés aux remorques, celles des tracteurs et camions des agriculteurs pour faciliter le transbordement.

«  Ils nous ont amenés les semences de blé à la porte de chez nous », se félicite un agriculteur. Un vent nouveau semble souffler sur la CCLS de Saïda.

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Le transbordement, une réduction des ruptures de charges

À l’intérieur de l’enceinte du marché, un sac de semences de 50 kg sur l’épaule, les employés de la Coopérative de céréales et de légumes secs (CCLS) transfèrent un par un les lourds sacs depuis les imposantes remorques de la coopérative vers celles plus petites des agriculteurs.

Ces derniers sont là avec tout type de moyens de transport : tracteurs, camionnettes et camions Isuzu de petit tonnage. Dans le vacarme des bruits de moteurs, tous repartent chargés de sacs blancs sur lesquels s’alignent en rouge les lettres de l’Office interprofessionnel algérien des céréales (OAIC).

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Devant les portes du marché, d’autres agriculteurs attendent leur tour. Agglutinés devant les grilles, ils patientent, satisfaits de voir les opérations de transbordement se dérouler rapidement et selon un planning pré-établi. Un peu plus loin attendent leurs véhicules.

C’est une première expérience

À Saïda, dans cette région à dominance steppique, les distances entre le chef-lieu de wilaya et les communes sont particulièrement longues.

Akache Nacer, jeune responsable du service agricole de la commune d’Hassassna confie à Ennahar TV : « C’est la première expérience que nous avons lancée. Les semences sont directement distribuées au niveau de plusieurs communes dont Maamoura, et Esskhrouna ».

D’un ton docte, Ahmed Mouli le président d’APC d’El Maamoura précise que « les opérations se déroulent pour amener les semences au plus près des agriculteurs. Habituellement, ceux-ci se demandent si les semences seront disponibles. Elles le sont cette année avec la mobilisation des moyens de transport ».

Des semences à la porte de nos maisons

Chèche jaune sur la tête, un agriculteur d’El Maamoura témoigne : « Avant on allait à Saïda ou à El-Hassassna. Cette fois-ci, ils nous les ont ramenées à la porte de nos maisons. Qu’ils en soient remerciés ».

Exhibant une liasse comportant bon de livraison et facture, il poursuit : « Voilà mon dossier et j’ai pris mes semences. Il ne reste plus qu’à souhaiter que l’année soit bonne ».

« Ils nous ont amené les semences à la porte de nos maisons. El hamdoulah ya Rabi ». Il ajoute : « D’habitude, on restait 4 à 5 nuits devant les portes des docks de la CCLS à attendre les semences avec des couvertures contre le froid. Ils sont venus jusqu’à l’enceinte du marché ».

Satisfait, un autre agriculteur témoigne : « Avant on parcourait 30 km pour récupérer les semences. Aujourd’hui, ils ont fait cette opération de collage (transbordement). On gagne dix à quinze jours sur les dates de semis ».

Une coordination entre CCLS et APC

Ces derniers temps, les pouvoirs publics ont insisté sur la nécessité de faire disparaître « les zones d’ombre », les dysfonctionnements qui font qu’en différentes parties du territoire national, le soutien de l’État n’arrive pas jusqu’aux bénéficiaires de base.

À Saïda, la coordination entre la CCLS et les APC pour la vente de semences a permis de réduire les dépenses de transport dans ces zones céréalières marginales. Mais surtout, cette disponibilité dès le début de la campagne agricole en semences certifiées constitue un gage de réussite.

En effet, tout retard de semis se traduit par un moindre développement hivernal du système racinaire de la plante et une moindre résistance à la sécheresse. Avant d’évoquer le recours à l’irrigation d’appoint, la mise à disposition à temps de semences certifiées correspond à un réel progrès pour augmenter les rendements.

L’actuelle campagne céréalière a fait l’objet de plusieurs réunions préparatoires au niveau des différentes régions du pays. Abdelhafid Henni, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, avait eu l’occasion de demander aux cadres régionaux que tous les moyens soient déployés pour la bonne réussite des opérations. Manifestement à Saïda, il a été entendu.

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