Les prix de certains produits de consommation se maintiennent à des niveaux élevés, ce qui met à rude épreuve le pouvoir d’achat des Algériens.
La filière avicole ainsi que celle des fruits et légumes sont plus touchées par l’inflation. Jusqu’où évolueront les prix ?
« C’est aux spécialistes de la filière et aux pouvoirs publics de dire jusqu’où iront les prix ? Jusqu’à maintenant on ne voit pas le bout du tunnel dans la filière avicole. On pensait qu’après la première hausse des prix du kilogramme de poulet qu’il y allait avoir une régulation, laquelle n’a finalement pas eu lieu », a déclaré à TSA, le président de l’Association des consommateurs Apoce, Mustapha Zebdi. Le kilogramme de poulet a augmenté de 30% en l’espace d’un mois, entre août et septembre, atteignant le prix de 500 dinars, contre 350 DA quelques jours avant la flambée.
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Jusqu’à hier dimanche 31 octobre, le kilo de poulet était à 510 DA. Selon les éleveurs, la hausse des prix du poulet est due à l’augmentation des prix du poussin et des aliments de volaille.
Le prix du poussin a atteint 200 DA voire 230 DA, selon le président de l’Apoce. Un prix exorbitant qui n’arrange pas les éleveurs. Au point que certains ont abandonné l’activité avicole.
« Malgré des propositions formulées par l’Apoce, il n’y a aucune réponse », a déploré Mustapha Zebdi qui avance quelques pistes pour résorber cette crise.
« Nous avons applaudi le plafonnement du prix du poussin à 120 DA, nous avons néanmoins préconisé que la vente ne soit pas faite par des opérateurs privés. Ils auront toujours les moyens de rehausser le prix tout en facturant à 120 DA. C’est ce qui a d’ailleurs eu lieu», a affirmé M. Zebdi.
L’Apoce a également demandé de recourir en « urgence » à l’importation d’œufs fécondés, « chose qui n’a pas eu lieu jusqu’à ce jour», a poursuivi Zebdi qui déplore que certains opérateurs privés aient connu des « contraintes dans cette démarche ».
« On ne comprend plus ce qui se passe »
« Jusqu’à ce jour ces contraintes n’ont pas encore été levées », a ajouté le président de l’Apoce. « Pour espérer revenir à une situation normale, nous sommes malheureusement dans l’obligation d’importer des poussins et de veiller à avoir un nombre suffisant de poules mères », a exhorté M. Zebdi.
« Les acteurs de la filière avicole et particulièrement le comité interprofessionnel sont censés fournir un état des lieux juste et clair avec des solutions aux pouvoirs publics. Ils ont un rôle important à jouer. Le fait qu’ils ne réagissent pas en temps opportun ne fera que compliquer la situation », estime Mustapha Zebdi.
La filière fruits et légumes est également sous les feux des critiques de l’Apoce. Les prix n’ont pas baissé malgré les dernières annonces des pouvoirs publics relatives à des sanctions exemplaires (30 années de prison) à l’encontre des spéculateurs.
« En toute sincérité en tant qu’association nous avons le ras le bol de toujours suivre ce dossier et de faire des propositions. Il ne faut pas laisser les choses empirer jusqu’à ce que la situation échappe au contrôle », s’offusque Zebdi.
Le cas de la pomme de terre suscite l’incompréhension du président de l’Apoce. « Malgré les déstockages il y a quand même une hausse des prix. Cela ne répond à aucune logique économique», s’insurge notre interlocuteur.
Le gouvernement a annoncé un prix réglementé de 50 DA le kilo de pomme de terre saisie. Sur les marchés, le kilo de ce tubercule est cédé à 120 DA, voire plus.
« On ne comprend plus ce qui se passe. Il n’y a aucun état des lieux précis sur la situation. Ou bien les informations qui sont fournies sont fausses où il y a d’autres paramètres imperceptibles pour nous et contribuant à l’instabilité du marché », conclut Zebdi.