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Victoire des Verts au Cameroun : le double coup de génie de Belmadi

Victoire des Verts au Cameroun : le double coup de génie de Belmadi

Au moment où on l’attendait le moins, l’équipe d’Algérie de football a mis fin au signe indien en battant le Cameroun en match officiel pour la première fois de son histoire.

Vendredi soir, les Verts sont allés dompter les Lions dans leur tanière même, faisant du coup un grand pas vers la qualification au mondial qatari.

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On ne s’y attendait pas trop car l’équipe nationale n’était franchement pas au mieux de sa forme -du moins la voyait-on ainsi-, elle qui sortait d’une coupe d’Afrique des nations complètement ratée, sur cette même terre camerounaise et précisément dans ce même stade de Japoma sur lequel plein de choses ont été dites.

L’équipe nationale a même failli ne pas atteindre ce tour de barrages des éliminatoires de la coupe du monde, suant lors du dernier match de la phase des poules pour arracher le nul à domicile face au Burkina Faso.

Plutôt que la fin d’un cycle, c’est juste un passage à vide dû à des facteurs plus exogènes qu’endogènes. L’équipe d’Algérie vient de le prouver avec cette belle victoire ramenée de Douala et qui la met sur la voie royale pour la qualification à une cinquième coupe du monde.

Il a juste fallu de meilleures conditions et bien sûr la patte du coach Djamel Belmadi, auteur d’un double coup de génie. D’abord en prenant la décision audacieuse d’éloigner une dizaine de joueurs ayant joué la dernière CAN, remplacés par d’autres que l’on croyait finis pour l’équipe nationale.

Ensuite, en concoctant une tactique de jeu déroutante pour tout le monde, le sélectionneur du Cameroun en tête. Rigobert Song a avoué en fin de match qu’il été pris de court par la manière de jouer de l’équipe d’Algérie.

Belmadi a aligné un onze ultra-défensif, avec trois défenseurs axiaux. Ce qui rappelle le fameux 3-5-2 de Rabah Saâdane, sans trop y ressembler. Belmadi a plutôt joué avec un 5-4-1 inédit et sans trop compter sur l’apport des latéraux, laissant un joueur comme Youcef Attal sur le banc.

La non-participation du joueur de Nice est l’une des surprises du coach d’ailleurs. Même les axiaux n’ont pas brillé par une bonne relance, les milieux Benaceur et Zerrouki étant chargés d’amorcer les contre-attaques qui ont acculé les Camerounais à plus de vigilance et à ne pas se découvrir.

Non, ce n’est pas un coup de poker

L’adversaire attendait peut-être le renforcement du milieu algérien avec l’incorporation de Adlène Guedioura, rappelé spécialement pour cette double confrontation alors qu’il n’a pas été convoqué chez les Verts depuis juin 2021 et le match amical gagné face à la Tunisie (2-0).

Mais Belmadi a tout misé sur la défense. Il a choisi des arrières à vocation défensive, mis à part Bensebaini, et il n’a pas eu tort puisque le gardien M’bolhi n’a pas été trop inquiété. Le sélectionneur algérien n’a pas joué un coup de poker.

Avec le système de jeu mis en place et le profil des joueurs alignés, c’est au moins la garantie d’un résultat qui n’hypothèque pas les chances de qualification de l’équipe nationale.

Avec de la chance, la victoire est même possible et c’est ce qui s’est passé. L’équipe nationale n’a pas joué la possession et n’a pas construit des phases de jeu qui ont débouché sur des occasions de buts. Elle a marqué sur un coup de pied arrêté grâce à l’expérience de Slimani, au métier de Belaili et au travail de ce genre d’action à l’entraînement.

Belmadi a sans doute misé sur un tel scénario comme un bonus qui ne fera que faciliter encore plus la tâche à son équipe au match retour, mardi 29 mars à Blida.

C’est en somme l’équipe nationale qui a retrouvé son jeu d’il y a une dizaine d’années, le temps d’un match crucial et difficile et où la prise de risque peut s’avérer lourde de conséquences. Belmadi a inculqué une autre philosophie au jeu des Verts depuis l’été 2018, avec beaucoup de succès au bout, grâce à la qualité de l’effectif qui permet un jeu porté sur la possession et l’offensive. Face au Cameroun, il a démontré qu’il sait s’adapter aux conditions de chaque match, en fonction d’abord de la forme de ses joueurs. Cette flexibilité est un autre point à mettre à l’actif du coach de l’Algérie.

On retiendra surtout sa sérénité pendant toute la semaine qui a précédé le match. Même s’il a paru énervé par les questions de certains journalistes lors de la conférence de presse organisée à Alger, il s’est toutefois montré sûr de ses choix.

« Vous devrez assumer (les critiques) après le match », a-t-il lancé à l’adresse de ceux qui remettaient en cause sa liste de 24 joueurs retenus pour cette double confrontation. La veille du match, il était aussi très décontracté en conférence de presse.

Grâce aux joueurs qui ont montré une grande solidarité et une volonté sans faille sur le terrain, et au plan de bataille concocté par Belmadi, l’Algérie sort victorieuse d’une situation qui paraissait compromise et se rapproche d’une cinquième participation en coupe du monde. C’est d’abord ça l’avantage d’avoir un sélectionneur qui connait son groupe et son métier.

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