Le président français Emmanuel Macron a fait part, lundi soir, de la difficulté d’évoquer la crise politique que vit l’Algérie depuis un mois, affirmant que tout commentaire sur la situation « est perçu comme une immixtion ».
Macron répondait à l’intervention de l’historien Benjamin Stora dans le cadre du « Grand débat des idées » organisé par France Culture, qui estimait que la France « ne peut pas être absente du mouvement » que vit l’Algérie, considérant que ce mouvement « est en train d’avoir des répercussions pas simplement dans l’espace méditerranéen mais à l’échelle du monde arabe aujourd’hui ».
« Je partage ce qu’a dit Benjamin Stora avec les contraintes qui sont les miennes. Je suis intellectuellement d’accord et politiquement placé dans une situation qui est différente », a indiqué le président français. « Quelque commentaire que ce soit est perçu comme une immixtion. C’est la grande difficulté », a affirmé Emmanuel Macron.
« Je pense que si j’en venais, en tout cas de là où je suis, d’où je parle, à choisir mes interlocuteurs dans l’opposition ou dans la rue, d’abord je commettrai une erreur fondamentale vis-à-vis d’eux, c’est-à-dire que je les condamnerai au discrédit immédiat », a estimé le président Macron. « Et je pense qu’on ouvrirait un débat qu’on connait par cœur dans la relation franco-algérienne qui est le débat de l’immixtion dans la politique etc. », a-t-il ajouté.
« Donc je me suis tenu très à distance à ce sujet. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des échanges en particulier avec ceux qui dirigent l’Algérie pour essayer de comprendre, d’accompagner et de faire passer des messages d’une transition, mais je ne peux pas aller beaucoup plus loin sur ce sujet », a déclaré Macron.
« Il faut accepter sur ce sujet, compte tenu de notre histoire commune, d’avoir une forme d’art du contournement, en tout cas de politique indirecte, extrêmement respectueuse de la souveraineté et du contexte », a conclu le président français.