L’humoriste français Donel Jack’sman, traité de « sale noir » en plein spectacle, a salué samedi auprès de l’AFP la « prise de conscience du peuple français » manifestée par les centaines de messages de soutien qu’il a reçus en trois jours.
Cet humoriste de 37 ans, d’origine camerounaise et qui a grandi à Villiers-le-Bel, en banlieue parisienne, a posté mercredi sur les réseaux sociaux un extrait de cette représentation, le dimanche 23 décembre à Nice (sud-est). On entend une voix le traiter, à trois reprises, de « sale noir », après une réplique sur le fait qu’un spectateur assume son vote pour le parti d’extrême droite Front national (rebaptisé Rassemblement national).
L’homme n’a pu être identifié mais une spectatrice a envoyé une vidéo à l’humoriste qui l’a postée à titre d’exemple sur les réseaux sociaux, en précisant qu’il ne s’agisait pas d’un coup monté avec un complice.
« Une pensée pour toutes les personnes qui subissent le racisme et la discrimination au quotidien, souvent seules et dans l’indifférence la plus totale ! Aimons-nous malgré nos différences », a-t-il lancé dans le message qui l’accompagne.
Celui-ci lui a valu des centaines de réponses et de témoignages, jusqu’au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, sur Twitter : « C’est inimaginable et pourtant des paroles de haine se libèrent… Refusons ce qui semble banal pour ces racistes ordinaires, car jamais cela n’est ordinaire ».
Donel Jack’sman précise qu’il prépare une plainte « pas pour l’argent mais pour le principe », pour donner le « courage à toutes les victimes de discriminations » de faire de même. L’humoriste, qui joue lui-même dans certains sketchs avec les clichés sur les communautés, estime que l’on « peut rire de tout, mais pas mal ».
« Le combat contre le racisme doit être mené par tout le monde. Que le peuple français veuille le vivre-ensemble, c’est le plus important », a-t-il conclu.