Société

VIDÉO. L’appel poignant d’un professeur au CHU de Constantine

La flambée du Covid-19 qui touche l’Algérie depuis fin juin se traduit par un afflux massif des patients dans les grands hôpitaux du pays comme le CHU de Constantine.

« Nous recevons un flux incessant de patients », témoigne Pr Nassim Nouri chef du service endocrinologie et diabétologie au CHU de Constantine.

Le professeur fait part de « flux massifs » de personnes qui viennent consulter, signalant une surconsommation d’oxygène. « Si bien que nous arrivons à consommer presque 10 000 litres d’oxygène en 24 à 48h, ce qui pose beaucoup de problèmes », avoue le praticien.

Selon Pr Nouri, même si les moyens de protection existent, ils sont vite épuisés faisant part d’une surconsommation de bavettes et de surblouses par les personnels soignants.

Des citoyens inconscients et des personnels soignants épuisés

Il fait état aussi de l’épuisement des personnels soignants, citant notamment les praticiens des services des maladies infectieuses, de médecine interne et de pneumologie qui font face à l’épidémie depuis 5 mois.

« Parfois, des personnes affolées arrivent par groupes de 5 à 6 voire 10 personnes accompagnant des proches. Ils veulent avoir des soins le plus rapidement possible. Il arrive qu’ils s’introduisent à l’intérieur même de la structure de consultations Covid, où la charge virale est au plus haut, sans bavettes ou avec mais sous le menton, de telle façon qu’ils respirent le virus », déplore le professeur qui fait état de comportements agressifs de la part des accompagnateurs.

“Nous avons du mal à suivre…”

Ces comportements irréfléchis comportent des risques majeurs. « Ces personnes finissent par arriver 10 à 15 jours après en ayant peut-être perdu ce parent ou bien ce parent est encore hospitalisé et ces personnes elles-mêmes infectées et ce sont des familles entières », relève Pr Nouri.

« En tant que soignants, nous avons du mal à suivre, parce que les autres pathologies persistent en même temps que le Covid s’installe dans la durée. Nous espérons pouvoir tenir le coup et nous demandons surtout à la population de respecter les gestes barrières, en particulier le port de la bavette”, souligne Pr Nouri qui répond aux personnes qui rechignent encore à porter le masque.

“Certains se plaignent du fait que la bavette les fait suffoquer. Nous leur disons qu’il vaut mieux suffoquer avec la bavette que de l’être en ayant 15 litres d’oxygène dans le nez sans pouvoir respirer. Assister à une personne qui suffoque en direct est un malheur que je ne souhaite à personne”, témoigne-t-il.

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