C’est l’histoire d’une jeune femme algérienne à laquelle son mari avait fait subir des atrocités. Manel (son prénom a été changé) s’est exprimée, visage masqué, dans une interview à la chaine allemande DW sur les violences conjugales qu’elle a subies de la part de son mari.
Son témoignage est bouleversant et interroge sur ce personnage qu’elle a épousé « selon le mariage traditionnel » alors qu’elle n’avait que 16 ans et lui en avait 7 ans de plus.
Sa vie est devenue un enfer juste après le mariage, a-t-elle témoigné. « Il me torturait et m’avait même menacé de me tuer moi et mon jeune frère », relate-t-elle.
Les procédés de la torture sont tout simplement abominables et dignes d’un malade mental. « Il me liait les mains avec du scotch et m’arrachait les cheveux », confie la jeune femme qualifiant les agissements de son ex-mari de « barbares ».
Devant cette vie impossible, la jeune maman a décidé de quitter son mari tortionnaire et d’emmener avec elle ses deux enfants. En plus des atrocités qu’elle a dû endurer seule, la jeune femme s’est retrouvée tout aussi seule à survivre après son divorce.
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“J’ai sollicité beaucoup de gens…“
« J’ai sollicité beaucoup de gens pour m’aider, malheureusement personne n’a tenu sa promesse », déplore-t-elle, tout en accusant le coup devant la dureté de la société algérienne et les regards assassins et accusateurs des autres.
« La société ne m’a pas épargnée », s’émeut-elle. « Des gens me jettent des regards accusateurs comme si c’était moi la fautive. Personne pour dire : ah, c’est une femme que son mari a malmenée. Les gens se disent que si son mari l’a traitée violemment, c’est peut-être que c’est elle la fautive », dit-elle, pleine d’amertume.
L’expérience traumatisante qu’elle a vécue lui a fait détester les hommes et, assure-t-elle, elle n’a aucunement l’intention de refaire sa vie avec un autre, sauf à se consacrer entièrement à ses enfants. « Mes enfants sont ma vie et je n’ai aucune confiance dans les hommes », lance-t-elle, déterminée.
Le cas de Manel est le reflet d’un phénomène social qui a pris une ampleur inquiétante en Algérie.
Des femmes sont battues à mort par leurs maris. Face à la détresse des femmes violentées et à l’ampleur que ce fléau a pris, des associations ont décidé de le combattre et de porter haut le cri des femmes battues.
À l’instar d’Amel Hadjadj, une activiste qui vient en aide aux femmes battues. Elle a lancé une initiative pour aider les femmes victimes de violences à s’exprimer.
Entre le 1er janvier et le 2 mars 2021, le collectif « Feminicides Algérie » a recensé 9 femmes tuées après avoir subi des violences. La dernière est une femme originaire de Béchar, âgée de 48 ans et mère de six enfants qui a été égorgée par son mari. Un drame de plus, un drame de trop…
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