La plage Barbadjani, à Tlemcen, est l’une des plages les plus atypiques d’Algérie. Une petite crique coincée entre d’immenses rochers, pénétrant dans la terre ferme et donnant, vue du ciel, l’illusion d’une piscine naturelle.

Les vagues se brisent sur les premiers rochers avant d’atteindre le rivage et les eaux cristallines des lieux demeurent calmes à longueur d’été. Surtout, on n’y accède que par bateau. La quiétude est garantie pour ceux qui ont la chance d’y arriver. En bonus, des grottes naturelles pour les amateurs de l’aventure.

De quoi changer du décor habituel des plages algériennes, bondées de monde, squattées par les gardiens de parking et autres loueurs de parasols et vendeurs de glaces et de sandwichs.

Mais depuis quelque temps, le dépaysement n’est plus total. Grâce -où à cause- des réseaux sociaux notamment, l’endroit est de plus en plus connu et fréquenté.

On y vient de partout. À pied des localités environnantes (la plage est située à quelques kilomètres du village balnéaire de Honaine) et par embarcation de villes plus lointaines. Avec cette manie décidément incorrigible de ne jamais laisser l’endroit propre. La plage est en quelque sorte victime de son succès. Les sacs noirs et les bouteilles en plastique jonchent le sable fin et s’en vont flotter nonchalamment sur l’eau. Un grand sacrilège dans ce petit coin de paradis.

Ces  vidéos montrent l’incroyable transformation de cette plage, victime de l’incivisme des estivants et de l’insouciance des autorités locales.

La situation de cette plage illustre l’état piteux du tourisme en Algérie, un secteur livré à lui-même, sans stratégie, ni vision. Elle montre aussi l’état du littoral algérien qui est livré aux prédateurs immobiliers, aux parkingueurs et à toutes sortes de trafiquants.