Le cessez-le-feu au Sahara Occidental, en vigueur depuis 1991, est officiellement rompu après l’attaque des forces armées marocaines vendredi 13 novembre contre des manifestants au niveau de la zone tampon de Guerguarat, dans l’extrême sud du territoire. L’armée populaire de libération sahraouie (APLS) se considère en légitime défense et galvanise ses troupes pour faire face à « toute éventualité ».
Dans une vidéo datant de samedi et diffusée par plusieurs médias, dont la chaîne russe RT, on voit un officier de l’APLS s’adresser à des unités opérationnelles, déclarant notamment que « l’heure de vérité est arrivée » et qu’il n’y avait de place à rien d‘autre que la « préparation au sacrifice et à mourir en martyr ».
« Il n’y a plus de place aux discours, la patrie ou la mort en martyr pour parachever la souveraineté », a indiqué l’officier à l’adresse des soldats, annonçant en outre que l’armée sahraouie « se tient prête à (exécuter) toute décision que prendrait le Front Polisario et sa direction ». « L’unité spéciale est prête au combat et est en poste », a-t-il ajouté.
Hier samedi, l’armée sahraouie a annoncé la poursuite de ses attaques intensives contre les bases militaires marocaines pour le deuxième jour consécutif.
« Les unités de l’APLS poursuivent leurs attaques contre les différentes positions de l’ennemi se trouvant dans les différentes régions du Sahara Occidental ayant causé des pertes en vies humaines et matérielles aux forces de l’occupation marocaine et une situation de confusion quant à ses plans militaires », a indiqué le communiqué militaire numéro 2 de l’APLS publié par l’Agence de presse sahraouie (SPS).
« Plusieurs bases militaires et centres de ravitaillement de l’occupation marocaine ont été pris d’assaut par des attaques difficiles à contrer par les défenses de l’ennemi », ajoute la même source.
L’APLS avait déjà fait état dans son communiqué numéro 1, vendredi, « d’attaques intensives menées par les unités de l’APLS contre les positions de l’ennemi (…) qui ont causé des pertes en vies humaines et matérielles ».
La dégradation de la situation est imputée par le Front Polisario à l’armée marocaine qui a mené vendredi, aux premières heures de l’aube, une agression militaire dans la zone tampon d’El-Guerguerat en procédant à l’ouverture de trois nouvelles brèches illégales en violation de l’accord de cessez-le-feu.
Suite à cette agression, le président de la RASD Ibrahim Ghali, a adressé une lettre urgente au secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité, dans laquelle il les a informés des répercussions de l’attaque agressive lancée par les forces militaires marocaines contre des civils sahraouis non armés manifestant pacifiquement à El Guerguerat.
Ghali a signé samedi un décret portant fin de l’engagement de la partie sahraouie au cessez-le-feu et ordonné au commandement de l’état-major général de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) de « prendre toutes les mesures liées à la mise en œuvre des exigences de ce décret » et au Premier ministre de « prendre des mesures liées à la mise en œuvre des exigences de l’état de guerre ».