Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), a expliqué la propagation inquiétante du coronavirus Covid-19 en Algérie par le “non-respect du confinement sanitaire”.
“Je rappelle que le 19 mars, on parlait de 90 cas confirmés et de 9 décès du coronavirus Covid-19. Aujourd’hui, soit deux semaines après, on parle de 1171 cas confirmés, et malheureusement de 105 décès. Il y a deux semaines, on parlait de 17 wilayas touchées, aujourd’hui il y a 40 wilayas où sont recensés des cas de Covid-19. Cela signifie que les chiffres augmentent très vite, qui veut dire une hausse des cas graves et des décès. La situation est très dangereuse”, constate le Dr Merabet.
Après avoir souligné en chiffres la propagation inquiétante de la pandémie, le président du Snpsp passe aux explications, en pointant le non-respect du confinement. “Cela veut que nous ne prenons pas au sérieux le confinement sanitaire. Je parle notamment des jeunes. Je constate ici dans la wilaya de Blida, ou dans d’autres wilayas, que le confinement n’est pas pris au sérieux. Ce n’est pas un bon indice. Si on continue comme ça, la situation va se compliquer. On risque de se retrouver avec des milliers de cas, comme dans de nombreux pays”, met en garde le Dr Merabet, en déplorant que toutes les opérations de sensibilisation menées pendant un mois sur le confinement sanitaire n’ont pas été entendues.
“Qu’est ce qu’on attend ? Voulez-vous qu’on atteigne les niveaux de contaminations des pays les plus touchés ?”, interroge le Dr Merabet, qui insiste sur “le respect du confinement sanitaire”.
Poursuivant, le Dr Merabet souligne “la forte pression sur les hôpitaux, notamment à Blida.” “Les services réquisitionnés sont saturés, les personnels de santé sont fatigués et inquiets, et constatent que les citoyens ne les aident pas, en organisant des parties de foot, et passent leur temps dans les rues, sans respect des mesures de prévention”.
“Le confinement n’est pas respecté, le citoyen n’a pas encore élevé son degré de conscience, comme durant le hirak”, regrette encore le Dr Merabet qui lance un appel notamment aux jeunes. “Pensez à vos parents, à vos frères, à vos amis. Soyez patients deux ou trois semaines, nous sortirons peut être de cette crise”. “Restez à la maison, ne la quittez pas sauf en cas de nécessité absolue”, a-t-il conclu.