Lors d’une interview qu’il a accordée à trois médias français, le 12 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a révélé des détails sur l’intervention française au Mali en 2013 et les échanges qu’il a eus à l’époque avec son homologue français, Laurent Fabius.

« Je me souviens d’une histoire qu’il m’est impossible d’oublier, peu après que l’OTAN ait démoli la Libye avec ses bombardements, les terroristes se sont dirigés vers le sud », a rappelé le ministre russe des AE pour qui l’intervention de l’OTAN en Libye est derrière la déstabilisation du mali en 2013.

« La France était préoccupée par la menace qui planait sur le Mali où se trouvait le contingent français selon l’accord avec Bamako et depuis le nord du Mali, du côté des Touaregs, avançaient des méchants de toutes sortes pour occuper la capitale du Mali. La France voulait que son contingent au Mali obtienne l’approbation du Conseil de Sécurité de l’ONU pour lutter contre cette menace terroriste », a raconté le chef de la diplomatie russe.

« Laurent (Fabius) m’a appelé et m’a demandé de ne pas m’y opposer, j’ai répondu que non seulement, on n’allait pas se prononcer contre cela, au contraire, qu’on allait l’appuyer du fait que c’était une tâche véritablement importante s’agissant d’une menace terroriste », a détaillé Lavrov.

Tout en donnant son soutien à l’intervention armée française au Mali, Lavrov a rappelé la responsabilité de la France dans la situation qui prévalait à l’époque au Mali. « Mais il faut garder à l’esprit, lui ai-je dit que vous allez réprimer les activités des gens que vous avez armés en Libye », a rappelé Lavrov. Ce à quoi Fabius a répondu en riant : « C’est la vie », relate Lavrov pour qui « c’est la vie, ce n’est pas de la politique. Evidemment, c’est le principe des deux poids, deux mesures ».