Des travailleurs d’Algérie Poste ont observé ce mardi 13 avril leur deuxième journée de grève surprise au grand dam des clients qui ont exprimé leur exaspération devant cette façon de les traiter.
Beaucoup ont dénoncé le timing qui coïncide avec le début du Ramadan. Dans un bureau de poste du 1er-Mai à Alger, une scène surréaliste s’est déroulée ce mardi. Le ministre de la Poste et des Télécoms Brahim Boumzar est arrivé sur les lieux, vraisemblablement sans avertir, et entreprend d’aider une vieille dame à retirer de l’argent après qu’il l’ait trouvée perdue à son sort en l’absence de préposés au guichet.
Les employés s’attendaient à tout sauf à voir le ministre débarquer dans leur bureau de poste. La confusion suscitée par la présence de Brahim Boumzar a attiré l’attention des clients qui ont profité de l’occasion pour manifester leur mécontentement à l’adresse des grévistes.
Boumzar a tenu lui-même à ce que la vieille dame perçoive son argent. Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on voit le ministre demander après des guichetiers qui ont déserté leur poste.
Pendant ce temps, Boumzar tenait la main de la veille femme en haïk et l’a accompagnée jusqu’au guichet devant une employée prise de court. A peine Boumzar a-t-il commencé à remplir le chèque de la « hadja » qu’une voix mécontente éclate devant le guichet d’à côté.
Un jeune homme demande un peu de considération à une employée qui a été prise d’hystérie, visiblement n’ayant pas constaté la présence du ministre.
Les clients pris au piège
Les grévistes demandent le versement du salaire du 13e mois ainsi que la satisfaction d’autres revendications socioprofessionnelles. Des médias assurent que le débrayage n’a pas été précédé d’un préavis.
Le choix de la date de la grève soulève des questions surtout qu’elle intervient dans une période de forte demande. Dans une tentative de contenir la colère de ses employés, la direction d’Algérie Poste a promis, hier, de procéder au versement de la prime d’encouragement à l’occasion du mois de Ramadan, en ajoutant que le traitement des autres dossiers en suspens depuis des années sont tributaires de l’installation d’un syndicat d’entreprise.