Un puissant séisme de magnitude 5,9 degrés sur l’échelle ouverte de Richter a ébranlé jeudi 18 mars la région de Béjaïa. Le tremblement, qui n’a pas fait de victimes, a été ressenti dans 12 wilayas.
Le 1er avril, une secousse tellurique de magnitude 4,9 degrés a frappé la région de Guelma, sans faire de victimes.
Ces deux séismes ne sont pas des phénomènes rares dans le nord de l’Algérie, où de puissants et meurtriers tremblements de terre ont eu lieu par le passé.
En moyenne, le sol tremble une centaine de fois par mois en Algérie, selon le Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (CRAAG). Alors que la plupart sont en dessous de la barre des 3,3 degrés sur l’échelle de Richter et passent donc inaperçus, certains font exception, sèment la terreur et provoquent parfois des milliers de morts comme en 2003 à Boumerdès ou en 1980 à El Asnam (Chlef).
Ces secousses sont le résultat du rapprochement entre les deux grandes plaques continentales d’Afrique et d’Eurasie, explique Dr Chafiq Aidi, président de la cellule de surveillance sismique au Craag.
« La Terre est composée de plaques tectoniques, comme la plaque africaine et atlantique. Elle est également faite de plusieurs couches, de la surface au noyau. Ces plaques sont en mouvement entre elles, certaines se rapprochent et d’autres s’éloignent. Cela est causé par la chaleur qui provient du centre de la Terre […] et le séisme en résulte », détaille-t-il dans une vidéo réalisée par le Craag.
Le dispositif de surveillance du Craag
La fréquence et le degré de magnitude d’un séisme dépend fortement de la région dans laquelle il se produit. L’Algérie est une zone dite moyennement sismique, comparé au côté Est de la Méditerranée. La Turquie ou encore la Grèce recensent des tremblements de terre plus importants que les régions situées à l’Ouest de la Méditerranée.
L’activité sismique en Algérie est concentrée au Nord-est, ceci est notamment dû au fait que les séismes se produisent « aux frontières des plaques tectoniques, suite au rapprochement de la plaque africaine et eurasienne », selon le même responsable.
Le CRAAG surveille l’activité sismique en Algérie. C’est le travail assidu et continu de plusieurs équipes de spécialistes dans 80 centres de surveillance, répartis à travers le territoire national. Elles assurent un suivi détaillé et exact de ce phénomène qui peut parfois être dévastateur.
Les données collectées par ces centres sont envoyées au centre principal, à Alger, où elles sont analysées. Les informations sont alors partagées aux services concernés, et au public à travers le site internet et la page Facebook du Craag.
C’est un travail « minutieux » et de « grande importance », insiste le Dr Aidi. « Avoir ce genre de centres au niveau national est primordial, car il permet d’avoir des informations en temps réel et plus exactes que les centres internationaux », explique-t-il.
Outre le fait de fournir les chiffres et les détails techniques concernant les séismes et parce que c’est l’ignorance qui tue, le CRAAG s’attèle à partager et généraliser des informations concernant leurs causes et les bons gestes à adopter lorsque ceux-ci se produisent, afin de rassurer les citoyens et de les préparer à ce genre d’événements.