Les travaux de modernisation de la célèbre route des gorges de Kherrata, sur la RN9, entre Bejaia et Sétif, avancent. « Cette route constituera un dédoublement du tunnel de Kherrata. Elle sera à sens unique », explique le Directeur des travaux publics de la wilaya de Bejaia, Salim Zahnit, dans ce reportage, diffusée par l’ENTV.
Long de 6 km, le tunnel de Kherrata est quasiment saturé et n’arrive pas à supporter un trafic routier dense de 40.000 véhicules par jour. Son état s’est nettement détérioré. À l’intérieur, la circulation est difficile et dangereuse, en raison des infiltrations d’eau, des comportements des chauffards et du manque de visibilité en raison de l’accumulation des gaz d’échappement des véhicules. Sa fermeture pour travaux est quasiment impossible, en raison de son importance stratégique. C’est le seul point de passage possible pour les automobilistes, qui empruntent la Route nationale n°9.
La route des gorges de Kherrata, qui a été réalisée à la fin du 19e siècle, était exigüe et dangereuse en raison des chutes de pierres. Elle a été fermée pour travaux.
Sa modernisation et son extension ont été confiées à un groupement algéro-truc constitué de l’ETRHB Haddad et Ozgun, pour plus de 9 milliards de dinars, sur 7,6 km. Le projet devrait être livré fin 2019. Pour mettre à niveau son gabarit, l’entreprise turque a utilisé une nouvelle méthode, en utilisant des estacades, sur 4 km. « Les estacades sont des ouvrages greffés à la montage grâce à des micro-pieux forés dans la roche », précise M. Zahnit.
En outre, la modernisation de cette route a pris compte de son caractère historique. Lors des massacres du 8 mai 45, perpétrées par les forces coloniales françaises, des milliers d’Algériens ont été jetées du haut du pont de Hanouz, dans le ravin. Un nouveau pont a été réalisé en remplacement du pont en pierre Hanouz, qui restera le témoin de cette tragédie.