C’est un marqueur indélébile des années Bouteflika : la transformation de villas en promotions immobilières a défiguré des quartiers entiers d’Alger et accentué l’anarchie urbanistique qui règne dans la capitale.
Cette prolifération des promotions immobilières a engendré un tissu urbain trop densifié. Les promoteurs immobiliers achètent des villas pour y bâtir des bâtiments et vendre des appartements au prix d’or. Les exemples de ces transformations sont nombreux.
Autrefois quartier huppé de la capitale, avec ses belles villas, Hydra est devenu un quartier de bâtiments « hauts standings ».
Avec la corruption à grande échelle qui s’est propagée durant le règne du défunt président Abdelaziz Bouteflika, ces nouvelles résidences ont été vendues à de riches clients à des prix astronomiques. Résultat : la population de ces quartiers a considérablement augmenté, alors que le réseau routier, les établissements scolaires et autres équipements publics sont restés les mêmes.
Ce phénomène est désormais dans le viseur du ministère de l’Intérieur. Le département de Kamel Beldjoud entend mettre un frein au développement exponentiel des résidences promotionnelles qui poussent comme des champignons dans les villes du pays.
Ainsi, selon le journal Echourouk, le ministre de l’Intérieur a demandé aux walis de se pencher sur le « phénomène de la prolifération des promotions immobilières et leur impact sur l’urbanisme ».
Des villas transformées en résidences huppées
Un suivi régulier est demandé aux walis qui doivent procéder à des remontées d’informations auprès de la tutelle. Selon les informations publiées par le quotidien arabophone, le ministère de l’Intérieur cherche à identifier le nombre de constructions individuelles qui en s’agrandissant se sont transformées en résidences collectives, avec toutes les incidences sur le tissu urbain.
Le ministère de l’Intérieur relève que le phénomène des résidences collectives connaît une « courbe ascendante », et se développe au sein même des zones urbaines ou bien sur des terrains ayant abrité des constructions individuelles.
Résultat : des quartiers résidentiels cossus se sont transformés en quartiers à forte densité de population, selon le constat du ministère de l’Intérieur.
Le département de Kamel Beldjoud prévoit que la croissance incontrôlée de ce phénomène va engendrer une saturation des infrastructures et des équipements publics, avec un risque d’une détérioration des prestations publiques.
En sus du coup qui sera porté à l’aspect homogène et au caractère esthétique des villes algériennes. Mieux encore, le ministère de l’Intérieur prévient que la croissance de promotions immobilière encourage l’apparition de nouvelles « zones d’ombres », citant à titre d’exemples Draria, Douéra, El Achour, Bordj El Kiffan, Bordj El Bahri et Dély-Ibrahim, des communes de la capitale touchées par le phénomène de la transformation de maisons individuelles en promotions immobilières.
Et ce à l’instar d’autres communes du pays touchées elles aussi à des degrés divers par la croissance de cette « anarchie urbaine » qui défigure le paysage urbanistique.