Les actes et discours anti-musulmans du deuxième pays le plus peuplé de la planète se multiplient.
Loi bannissant le port du voile dans les universités, musulmans violemment écartés des abords de temples hindous, campagnes de boycott contre les entreprises et produits musulmans : ces derniers mois, cette campagne s’est accentuée et a fini, cette semaine, en combats de rue entraînant des dizaines de blessés et l’incendie de nombreuses maisons.
A New Delhi, la capitale du pays, alors que des dirigeants hindous affirment que des musulmans ont caillassé des pèlerins lors d’une fête religieuse le week-end dernier, de son côté, la communauté musulmane de la ville accuse les hindous de provocations « meurtrières » .
Selon elle, samedi 16 avril, au cours d’une fête hindoue, des centaines d’hommes, munis de sabres, ont envahi les quartiers musulmans de la ville et se sont rassemblés aux abords des mosquées aux cris de « Saluez le dieu Ram ». C’est alors que des échauffourées ont éclaté entre des membres des deux communautés.
Les confrontations entre les deux communautés ont été d’une telle violence qu’aujourd’hui de nombreux quartiers de la ville sont totalement verrouillés par des dizaines de policiers et de paramilitaires armés.
Thousands of armed Indian government backed Hindu extremists threaten Muslims at a mosque in Sarangpur, Madhya Pradesh.#IndiaMuslimGenocideAlert pic.twitter.com/bUFSKzleHA
— CJ Werleman (@cjwerleman) April 12, 2022
« If you Muslims want to live in this country, you must praise lord Ram [Hindu god]. »
BJP leader threatens Muslims outside a mosque in Delhi. pic.twitter.com/qa6UXyDC8G
— CJ Werleman (@cjwerleman) April 17, 2022
Ce qui s’est passé le week-end dernier à New Delhi n’est pas un acte isolé. Ces derniers mois, les actes hostiles à la communauté musulmane en Inde se sont multipliés. Des membres de l’extrême droite hindoue ont notamment demandé l’interdiction de la viande halal tandis que des vendeurs de fruits musulmans ont été battus et interdits de commerce.
Au cours d’un récent festival, des foules hindoues ont par ailleurs jeté des pierres sur des moquées dans plusieurs quartiers musulmans alors que des fidèles priaient à l’intérieur.
Un appel à brûler le coran en Suède
En Suède , un groupe d’extrême droite, « Ligne dure », a appelé notamment à brûler le coran. Pour dénoncer cette tournée, des manifestants sont descendus dans la ruevendredi à Stockholm, puis à Örebro et des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre.
Une quarantaine de blessés ont été enregistrés parmi les manifestants et de nombreuses interpellations ont été opérées par les forces de l’ordre.
A l’origine de cette provocation contre la communauté musulmane suédoise, le groupe « Ligne dure » qui est dirigé par un Dano-Suédois, Rasmus Paludan, à l’origine de troubles similaires en Suède en septembre 2021.
Rasmus Paludan a brûlé le coran dans les quartiers d’immigrés au Danemark pour, a-t-il expliqué, « créer un conflit, pour montrer à quel point les musulmans sont violents ».
La tournée anti-islam de ce groupe d’extrême-droite a été condamnée par de nombreux pays musulmans à commencer par l’Irak, l’Arabie Saoudite et la Turquie qui a déploré « l’hésitation à empêcher des actes provocateurs et islamophobes (…) sous couvert de liberté d’expression ».