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Violences et fautes d’arbitrage : le football algérien dans la tourmente

Basta ! Les saisons se suivent et se ressemblent pour le football national. À dix journées de la fin des championnats des Ligues 1 et 2 de football, l’arbitrage est de nouveau mis au box des accusés, alors que la bête immonde de la violence refait surface dans les stades, en l’absence de mesures radicales pour mettre fin à ces comportements irresponsables.

La 20e journée de la compétition disputée le week-end n’a pas été sans apporter son lot de “scandales” et d’incidents regrettables, marquée par des accusations à tort et à travers, alors que l’enjeu devient de plus en plus important à l’approche de l’épilogue.

Les observateurs s’attendent au pire lors des prochaines journées avec au menu des matchs “décisifs” pour le titre suprême ou bien pour le maintien. La Fédération algérienne de football (FAF) est appelée à mettre le holà et sévir d’une main de fer pour éviter tout dérapage.

Des clubs fustigent l’arbitrage

Vendredi, le nouveau président de la JS Kabylie Chérif Mellal est sorti de sa réserve pour dénoncer l’arbitrage lors du match en déplacement de son équipe face au DRB Tadjenanet (défaite 1-0).

“L’arbitre Boukhalfa a complètement changé de comportement en seconde période. Il nous a cassés en nous privant d’un penalty valable suite à une faute sur Djabout. C’est l’arbitre qui nous a battus et non pas le DRBT”, a regretté le patron de la JSK, qui a également soulevé le comportement hostile dont a été victime son équipe.

Même son de cloche chez les entraineurs de l’USM El-Harrach Aziz Abbès et de CS Constantine Abdelkader Amrani.

“Mon équipe a joué un match en infériorité numérique de 10 contre 12”, a estimé Abbès, faisant référence à l’expulsion de son joueur Daoud lors de la seconde période du match face à l’USM Alger (0-0), et “les décisions arbitrales favorables à l’équipe visiteuse” (…) “L’arbitre est venu tout remettre en cause. C’est difficile de travailler dans de telles conditions”, a-t-il enchainé.

De son côté Amrani n’a pas été tendre avec l’arbitre de la rencontre de son équipe face au MCA (3-0) : “Le deuxième but inscrit par le MCA était entaché d’une position flagrante d’hors-jeu que seul l’arbitre n’a pas vu. Cette réalisation a fini par déstabiliser mon équipe”, a-t-il réagi.

Les déclarations de ces acteurs du football national confirment, une fois de plus, tout le malaise qui frappe le corps arbitral en Algérie, de plus en plus contesté notamment à l’approche de la fin de la compétition.

Pourtant, la FAF a tenté de “booster” les hommes en noir en les sensibilisant sur la nécessité de réussir leurs matchs lors de la seconde partie de la saison.

Lundi 5 février, le président de la Commission fédérale d’arbitrage (CFA) Mohamed Ghouti, et le responsable de la désignation Mokhtar Amalou, se sont réunis avec les arbitres de l’élite au Centre technique national de Sidi Moussa.

“Cette rencontre a pour but de sensibiliser les arbitres sur les défis qui les attendent quand à assurer une bonne fin de championnat et leur permettre par la même (occasion) d’évacuer la pression qui pèse sur leurs épaules. C’était une occasion pour permettre aux arbitres de parler à cœur ouvert”, a affirmé le président de la CFA dans une déclaration au site de la FAF.

Cette réunion est intervenue quelques jours après l’annonce faite par Mohamed Ghouti de suspendre les deux directeurs de jeu: Abderrazak Halachi et Amine Sekhraoui rendus coupables de “fautes graves”.

La bête immonde de retour, la LFP très tendre

Outre l’arbitrage, le championnat national est entaché depuis quelques journées par des incidents regrettables survenus parfois en plein match, ce qui a favorisé le retour du huis clos, comme seule alternative pour combattre ce phénomène.

Pas plus tard qu’hier samedi, le derby de l’Ouest entre l’USM Bel-Abbès et le MC Oran (2-5) s’est terminé en queue de poisson.

Des scènes de violence ont marqué la mi-temps de ce derby disputé au stade du 24-Février de Bel-Abbès. Les quelques 500 supporters oranais qui ont fait le déplacement à la ville de la “Mekerra” ont été tout simplement “chassés” du stade, alors que l’équipe mouloudéenne avait trouvé toutes les peines du monde pour pénétrer dans le stade à son arrivée sur les lieux.

Une animosité inexpliquée caractérise les rapports entre les supporters des deux clubs depuis quelques années. Le fair-play n’a pas été également au rendez-vous entre les deux galeries lors du match aller à Oran (1-1).

En Ligue 2, le match ASO Chlef – JSM Béjaia (1-2) a également été marqué par des incidents. Des supporters locaux ont envahi la pelouse en affichant leur colère en voyant leur équipe menée au score s’en est suivie des altercations avec le service d’ordre.

Toujours dans ce deuxième palier, la rencontre JSM Skikda – GC Mascara (2-1) disputée le 26 janvier dernier, a été interrompue après des actes de vandalisme et l’envahissement du terrain par les supporters de Skikda.

Ces échauffourées, qui ont offert un triste spectacle, ont, en outre, provoqué l’arrêt du match et l’intervention des services de sûreté.

Toutefois, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) n’a prononcé qu’un seul match à huis clos à l’encontre de la JSMS alors que l’idéal était de punir sévèrement les fautifs au risque d’ouvrir une brèche à de nouveaux actes.

D’aucuns estiment que la LFP se doit de frapper fort pour éviter que ces incidents se reproduisent.

Dans ce tableau noir, le jeu de coulisses resurgit à chaque fin de saison, où chacun y va de sa propre méthode pour gagner tel ou tel match, alors qu’aucune enquête n’a été ouverte jusque-là par les responsables du football national.

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