Arnaque, simple lourdeur administrative ou méconnaissance des règles ? Une soixantaine d’étudiants algériens ayant postulé pour poursuivre leur cursus en France ne savent pas dans quelle case mettre la mésaventure qui leur arrive après le rejet de leurs demandes de visas.
Pour poursuivre ses études en France, il faut grosso modo deux préalables : se faire accepter par un établissement français d’enseignement supérieur, université ou grande école, et obtenir un visa d’entrée sur le territoire français.
Si l’inscription est une condition sine qua non pour avoir le visa d’études, elle n’est pas synonyme toutefois de délivrance systématique du précieux tampon, qui relève de l’appréciation des services consulaires suivant de nombreux autres critères.
La France délivre chaque année des milliers de visas aux étudiants algériens. En octobre 2022, Elisabeth Borne, alors Première ministre française, avait révélé à la veille d’un déplacement à Alger que 7700 visas d’études avaient été délivrés aux étudiants algériens en 2021. Des milliers de postulants sont toutefois recalés chaque année.
Après avoir déboursé jusqu’à 4500 euros, des étudiants algériens ont buté sur le visa pour la France
Malha Chabane, étudiante algérienne, est de ceux-là. Lundi, sur le réseau social LinkedIn, elle a soulevé, avec une soixantaine d’autres étudiants, algériens pour la plupart, une situation très problématique.
Selon elle, leurs demandes de visa ont été rejetées à l’automne 2023 alors qu’ils ont pu préalablement s’inscrire dans un établissement français.
S’ils ne contestent pas la décision des services consulaires français, ils réclament en revanche le remboursement des frais d’inscription qu’ils ont dû débourser, pour rien au final.
Dans leur appel, les étudiants se disent « arnaqués par EDC Paris Business School ». Ils affirment que dans leurs requêtes pour se faire rembourser, ils ont fourni tous les justificatifs nécessaires, du relevé d’identité bancaire (RIB) aux preuves du refus de visa, mais l’établissement parisien « ne donne aucune suite ».
On leur a indiqué que leurs dossiers ont été « transmis aux services compétents », puis plus rien, selon Malha Chabane.
Et cela fait quatre mois, voire plus pour certains, que ça dure, dénoncent les étudiants qui parlent d’ « appels et mails sans réponse » et de « promesses non tenues ».
Ils soulignent en outre que l’établissement qui ne s’empresse pas aujourd’hui de les rembourser a été intransigeant sur le paiement du premier acompte, leur donnant une semaine pour le faire sous peine d’annulation de l’inscription.
S’ils insistent pour se faire rembourser, c’est surtout parce que les sommes versées ne sont pas négligeables, de surcroît pour des étudiants.
Elles varient entre 2146 et 4539 euros. En attendant que d’autres étudiants se manifestent, ça fait déjà quelque chose comme 200 000 euros empochés par la grande école parisienne, sans la moindre prestation.
La plupart des plaignants sont algériens, mais il y a aussi parmi la soixantaine de signataires au moins un Congolais, un Tchadien et un Sénégalais.
Contactée lundi par TSA pour avoir sa version des faits, EDC Paris n’a pas encore répondu à notre sollicitation.