L’Algérie a réagi ce mardi 28 septembre à la décision du président français Emmanuel Macron de réduire fortement le nombre de visas Schengen accordés aux Algériens.
La mesure de réduction drastique du nombre de visas a été prise il y a un mois par le président français Emmanuel Macron en représailles au refus des autorités algériennes de délivrer des autorisations de rapatriement de migrants en situation irrégulière en France.
En sept mois, près de 8.000 Algériens font l’objection d’une obligation de quitter le territoire français, selon les chiffres révélés ce mardi par Europe 1. Le nombre d’Algériens que la France a décidé d’expulser serait plus important.
Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a reconnu sur le même média que la France a mis ses « menaces à exécution », après le refus des pays du Maghreb dont l’Algérie de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires à l’expulsion des migrants clandestins algériens.
Pour les six prochains mois, Macron a fixé un quota de 31500 visas Schengen à accorder aux Algériens, soit 50% du nombre de visas délivrés durant la même période de 2020.
« Nous prenons acte de cette décision et nous la déplorons »
Cette décision a été mal accueillie à Alger. « Nous prenons acte de cette décision disproportionnée et nous la déplorons », a réagi Amar Belani, envoyé spécial chargé du Sahara Occidental du Maghreb, dans une déclaration à l’agence officielle.
Pour lui, cette décision est « malencontreuse » dans la forme car, a-t-il ajouté elle « intervient à la veille du déplacement d’une délégation algérienne à Paris dans le but de faire le point sur tous les cas en suspens et de déterminer le mode opératoire le plus satisfaisant en vue de renforcer la coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière ».
Belani, qui souligne ainsi la disponibilité des autorités algériennes à traiter la question migratoire, a rappelé que sur le fond, la dimension humaine est au « cœur des spécificités » de la relation entre l’Algérie et la France du partenariat d’exception qui lie les deux pays.
« La gestion des flux humains postule une coopération franche et ouverte », a-t-il soutenu, en ajoutant que cela « suppose une gestion commune dans un esprit de partenariat et non pas de fait accompli qui relève de considérations unilatérales propres à la partie française ».
Dans un contexte de montée de l’extrême droite, la question migratoire est au cœur des débats en France à quelques mois de l’élection présidentielle du printemps prochain.