Le président du MSP, Abderrazak Makri, tire un bilan très négatif de la visite du président français, Emmanuel Macron, en Algérie (25-27 août), au regard du chapelet de critiques qu’il a formulées ce dimanche 28 août.
D’emblée, M. Makri juge que les relations algéro-françaises ont « connu un bond historique en faveur de la France sur la forme et dans le contenu ».
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« L’escorte de l’avion présidentiel de Macron avec quatre avions militaires algériens est exagérée. Un traitement de faveur dont n’a eu droit aucun autre chef d’Etat », a critiqué Abderrazak Makri dans une réaction publiée sur Facebook.
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La création du « Haut Conseil de coopération » au niveau des chefs d’Etat algérien et français a été également critiquée par le patron du MSP qui y voit « un signal clair que l’Algérie a choisi la France comme un partenaire privilégié dans les relations internationales », tout en estimant que cela « pourrait augurer de transformations aux conséquences non garanties sur la scène internationales ».
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Et le président islamiste d’accuser le président français de chercher à faire émerger en Algérie une génération qui ne s’intéresse pas à l’histoire.
« Macron est venu en Algérie pour bâtir une relation basée sur le dépassement de la question des injustices coloniales et de s’orienter vers la jeunesse pour construire une génération qui n’éprouve pas d’intérêt pour l’histoire. Et il parait que les autorités algériennes sont avec lui dans cette approche », a-t-il dit.
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Le président du MSP a ensuite abordé la question mémorielle qui empoisonne les relations entre l’Algérie et la France, en affichant son inquiétude.
« La signature par le président algérien des points liés à la mémoire dans sa version annoncée, est une reconnaissance que les questions mémorielles ne sont plus des certitudes pour l’Algérie et qu’elles sont négociables », a fustigé Makri, ajoutant : « Cette approche est française ; elle a été annoncée avant la visite (du président français) et à laquelle on s’est soumis ».
« C’est une approche française »
Selon le président du MSP, les termes du « partenariat renouvelé » entre l’Algérie et la France signé samedi à Alger par Macron et Tebboune, seraient de nature à « changer l’appartenance des jeunes (dans le cadre) de la vision française ».
Abderrazak Makri a poursuivi ses critiques en affirmant que « les termes de l’accord concernant la libre circulation ont été formulés de sorte à favoriser les intérêts français ».
Le volet économique de la visite de Macron en Algérie n’a pas été épargné par les critiques de Makri, qui estime que l’accord signé entre l’Algérie et la France samedi à Alger « n’a apporté aucune nouveauté », mais, a-t-il ajouté, cet accord offrira plus « d’avantages » à la France, sans en dire plus.
« La question qui se pose est : qui est en train de pousser vers ces orientations et ces concessions dans cette conjoncture en particulier ? », s’est interrogé Abderrazak Makri, qui s’est distingué la veille de cette visite de Macron par son opposition à la venue du Grand Rabbin de France Haïm Korsia en Algérie. Ce dernier faisait partie de la délégation accompagnant le président français, mais il a annulé son voyage, après avoir été testé positif au Covid-19.