Emmanuel Macron est attendu en Algérie jeudi 25 août pour une visite de trois jours. Une importante délégation composée de figures de la diaspora algérienne en France, d’hommes d’affaires français et de ministres accompagnera le président français lors de ce déplacement.
Dans la délégation française, outre les ministres de l’Economie Bruno Le Maire, des Affaires étrangères Catherine Colonna et de l’Intérieur Gérald Darmanin, figure le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, et le Grand-rabbin de France, Haïm Korsia.
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Haïm Korsia, de parents nés respectivement à Tlemcen et à Oran, serait alors « la première personnalité religieuse juive au sein d’une délégation officielle à visiter l’Algérie », a précisé le Journal du Dimanche.
Cette annonce a fait réagir le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrazak Makri, qui a dénoncé dans un texte publié sur son compte Facebook la présence dans la délégation française du Grand-rabbin de France.
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« La France n’est-elle pas la championne de la laïcité jacobine qui se bat contre tout rapprochement entre la religion et la politique ? », s’interroge d’emblée le chef de parti islamiste.
« Pourquoi alors mélange-t-elle la religion et la politique ? Ou bien la laïcité à la française se résume-t-elle seulement à combattre l’Islam dans les discours de son président ? », poursuit le chef du parti islamique.
Dans la foulée, il a rappelé les « atteintes » dont sont victimes les musulmans de France comme les polémiques sur le voile, les « discours racistes » et « antimusulmans notamment dans les médias” et “la ségrégation en matière d’ascension sociale et d’emploi », “les pressions exercées sur les mosquées… »
“Pressions”
Le président du MSP dénonce les « pressions exercées par la communauté occidentale, en particulier la France, sur l’Algérie pour qu’elle capitule », pour l’amener à normaliser avec Israël.
Des pressions qui « n’auront aucun effet tant que le front intérieur demeure soudé », dit-il. Des pressions qui ont commencé, selon le chef du MSP, avec les joueurs algériens évoluant en Europe qui ont participé à un match opposant leur club à une formation israélienne.
Abderrazak Makri fait allusion aux internationaux algériens du club français de l’OGC Nice qui se sont rendus récemment à Tel Aviv pour y disputer un match de la coupe de l’UEFA.
Abderrazak Makri dénonce ceux « qui ont une prédisposition à être colonisés », « les défaits civilisationnels et culturels », les « collaborateurs» et les « groupes d’intérêts », tout en exhortant les « patriotes conscients » et « les résistants loyaux à l’intérieur du système politique et au sein de la société » à faire face aux attaques et aux tentatives de pousser l’Algérie à la normalisation avec Israël.
Selon Makri, « les authentiques doivent rester vigilants, mobilisés et forts », qu’il exhorte à ne pas se contenter de la position officielle et à « tirer les leçons des déceptions » passées.
« Il y a des responsables qui sont des normalisateurs de nature, faibles ou inconscients, faisant passer leurs intérêts devant ceux de leur pays et leurs principes », accuse-t-il. Et de conclure : « La force d’un Etat vient de la solidité de la société, et la force de la position officielle est à la mesure de la force de la position populaire exprimée ».