Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est revenu vendredi d’une rarissime visite à Oman où il a été reçu par le sultan Qabous, malgré l’absence de relations diplomatiques avec ce pays arabe du Golfe.
Une première depuis plus de 20 ans, la visite a été tenue secrète jusqu’au bout et n’a été divulguée que vendredi après-midi après le retour de M. Netanyahu.
“Une visite spéciale à Oman – Un moment historique”, a tweeté M. Netanyahu, accompagnant son message d’une vidéo montrant l’arrivée de nuit de son convoi au palais.
La vidéo le montre accueilli avec son épouse Sara par le sultan, dont les apparitions sont devenues rares. Le sultan fait visiter les lieux au couple Netanyahu et assiste avec eux à un spectacle musical.
Il s’agit de la première rencontre à un tel niveau depuis 1996, a tweeté M. Netanyahu.
Cette visite est “un pas important dans la mise en oeuvre de la politique du Premier ministre Netanyahu visant à approfondir les relations avec les pays de la région en se servant des avantages d’Israël dans les domaines de la sécurité, de la technologie et dans le secteur économique”, affirment les services de M. Netanyahu dans un communiqué.
A Oman, les médias officiels ont indiqué que les entretiens ont porté sur “les moyens de faire avancer le processus de paix au Proche-Orient” et sur “d’autres questions d’intérêt commun (…) qui servent la sécurité et la stabilité de la région”. Des images de la télévision omanaise ont montré M. Netanyahu et sa délégation en compagnie du Sultan Qabous et d’une délégation omanaise.
Parmi les pays arabes, Israël n’a de relations diplomatiques qu’avec l’Egypte et la Jordanie. Mais M. Netanyahu ne cesse de proclamer que les nouvelles réalités régionales, à commencer par l’expansion de l’influence iranienne, créent une convergence d’intérêts avec les pays arabes.
Cette “importante visite démontre une entente profonde et une coopération grandissante entre Israël et des partenaires régionaux”, a tweeté le directeur général des Affaires étrangères israéliennes Yuval Rotem, l’un des membres de la délégation de hauts responsables emmenés par M. Netanyahu.
Parmi eux: le directeur du Mossad, les services secrets, Yossi Cohen, homme des missions de confiance; le conseiller à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat; le chef de cabinet Yoav Horowitz; et le colonel Avi Blot, attaché militaire de M. Netanyahu.
M. Netanyahu, s’est rendu à Oman à l’invitation du sultan “après de longs contacts entre les deux pays”, a dit le bureau du Premier ministre.
Les deux hommes ont discuté “des moyens de faire progresser la paix au Moyen-Orient, ainsi que plusieurs sujets d’intérêt commun touchant à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient”, ont dit les services de M. Netanyahu.
– “Aubaine pour la paix” –
A la différence d’autres dans la région, Oman n’a pas participé aux conflits armés entre les pays arabes et Israël.
Les deux pays avaient noué des liens après les accords d’Oslo, ont indiqué les Affaires étrangères israéliennes.
En 1994, le Premier ministre israélien de l’époque Yitzhak Rabin s’était rendu à Oman et en 1996 les deux pays avaient signé un accord sur l’ouverture de bureaux de représentation commerciale.
Oman avait fermé ces bureaux en octobre 2000 après le début de la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien.
M. Netanyahu et l’administration américaine de Donald Trump promeuvent l’idée qu’une nouvelle convergence d’intérêts entre Israël et les pays arabes, à commencer par l’Arabie Saoudite, pourrait conduire à une reconfiguration diplomatique régionale.
M. Netanyahu avait évoqué jeudi un rapprochement avec Israël de la part de certains pays du Moyen-Orient, lors de l’inauguration d’un centre pour l’innovation.
“Un certain nombre de pays voisins se rapprochent d’Israël à cause de l’innovation et sont en train de normaliser leurs relations, ce qui est un pas vers la paix. Ils veulent nos innovations, pas seulement pour des questions de sécurité”, disait-il, “ils les veulent pour l’eau, la santé, les technologies de l’information, l’énergie solaire, ils les veulent pour tout”. “C’est une aubaine pour la paix”, ajoutait-il.
“Nous avons toujours cru que nous ouvririons les portes de la paix avec le monde arabe au sens large si nous résolvions le problème palestinien”, disait-il, mais il est “peut-être plus vrai que si vous vous ouvrez au monde arabe et que vous normalisez vos relations avec eux, cela finira par ouvrir la porte à la réconciliation et à la paix avec les Palestiniens”.