Le géant allemand de l’automobile Volkswagen a annoncé mardi qu’il “envisageait” des “évolutions dans la gouvernance du groupe” qui “pourraient inclure un changement de PDG”, c’est à dire le départ de l’actuel patron Matthias Müller.
Le quotidien économique Handelsblatt affirme de son côté, citant “des sources au sein de l’entreprise”, que M. Müller, à la tête du groupe depuis septembre 2015, pourrait être remplacé par le directeur de la marque VW, Herbert Diess.
C’est ce dernier qui était présent fin juillet dernier à Relizane lors de l’inauguration officielle de l’usine Volkswagen en Algérie.
Si le communiqué de Volkswagen ne donne aucune échéance et précise qu’il s’agit de simples “discussions” entre membres du conseil de surveillance, le Handelsblatt assure que le départ de M. Müller devrait être entériné vendredi lors d’une réunion de la même instance.
Après l’annonce, vers 13H25 GMT, l’action du groupe bondissait de 3,98% à 170,80 euros, à la Bourse de Francfort.
Volkswagen est empêtré depuis 2015 dans un vaste scandale à tiroirs concernant des manipulations sur les logiciels mesurant les émissions polluantes de ses moteurs diesel.
Au moment du scandale, le groupe était dirigé par Martin Winterkorn, qui a été contraint à la démission et remplacé par l’ancien chef de Porsche Matthias Müller.
Le scandale, qui a valu au groupe une série de plaintes aux Etats-Unis et des perquisitions dans ses bureaux allemands, a depuis coûté en rappels de véhicules et procédures judiciaires quelque 25 milliards d’euros au constructeur.
De nombreuses procédures ont déjà été lancées, notamment contre Matthias Müller, soupçonné de manipulation de cours lié au scandale du dieselgate.
Mais sur le plan financier Volkswagen se porte bien. Le groupe aux 12 marques (Porsche, Audi, Skoda, Seat…) a renoué l’an dernier avec des profits records, faisant plus que doubler son bénéfice net à 11,35 milliards d’euros.