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Voyage en Algérie sans passeport : la mesure sera-t-elle prolongée ?

Voyage en Algérie sans passeport : la mesure sera-t-elle prolongée ?

Passeport algérien Par hamzeh / Adobe Stock
Passeport algérien

Dans quelques semaines, les Algériens se trouvant à l’étranger ne pourront pas rentrer sur le territoire national sur présentation d’une carte d’identité ou d’un passeport expiré.

La mesure les exonérant de présenter un passeport valide ou un visa, prise le 8 mai dernier, est limitée dans le temps, jusqu’au 31 octobre 2024. Un député de l’émigration a saisi le président de la République Abdelmadjid Tebboune pour pérenniser la mesure.

L’obligation faite aux ressortissants algériens de présenter un passeport valide pour entrer sur le territoire national a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois.

Devant la forte affluence enregistrée dans les consulats d’Algérie à l’étranger à l’approche de la saison estivale pour le renouvellement des documents biométriques et les réclamations incessantes des représentants de la communauté, une mesure salutaire a été prise en mai dernier, rendant possible l’entrée en Algérie sur simple présentation d’une carte nationale d’identité biométrique et électronique (CNIBE). Mais seulement jusqu’au 31 octobre prochain. 

Voyage en Algérie sans passeport : un député plaide pour la pérennisation de la mesure

À l’approche de cette échéance, le député de la communauté algérienne établie à l’étranger, Abdelouahab Yagoubi, a saisi par écrit la plus haute autorité du pays, le président de la République. 

Dans sa lettre datée du 24 juillet dernier, le député des Algériens de France a souligné d’emblée que la mesure qu’il vient solliciter, soit la pérennisation de la possibilité de rentrer au pays avec des documents biométriques même expirés, « est porteuse de sens en matière d’appartenance et de citoyenneté ».

 « Ces citoyens algériens, ajoute-t-il, se sentiraient profondément discriminés et exclus du sentiment d’appartenance à notre pays », en leur imposant une telle mesure qui, selon lui, « fragilise le tissu social » et « nuit à la cohésion nationale ». 

Le député a exprimé sa « profonde inquiétude » face au maintien de mesures qui « imposeraient des visas à nos nationaux pour rentrer dans leur pays » parce que leur passeport a expiré. Cela, appuie-t-il, malgré le fait qu’ils soient « immatriculés sur le registre consulaire, enrôlés biométriquement et portés sur la liste électorale ».  

« La nationalité ne s’éteint pas à la date d’expiration du passeport » et les concernés expriment un « profond malaise » face à cette « exclusion » et dénoncent une « atmosphère suffocante », souligne le parlementaire. 

Entrée des émigrés en Algérie sans passeport : le député Abdelouahab Yagoubi a saisi le président Tebboune 

« Nous devons pérenniser cette mesure pour promouvoir l’inclusion de notre chère communauté », a estimé Abdelouahab Yagoubi dans sa lettre au chef de l’État. 

Plus explicite, il indique qu’il est « primordial de pérenniser la possibilité pour tout ressortissant algérien, et notamment s’agissant des non-résidents, d’entrer sur le territoire algérien uniquement avec une carte d’identité biométrique et électronique (CNIBE) ou un passeport algérien même si leurs dates de validité est arrivée à expiration, sans qu’un visa apposé sur un passeport étranger ne soit exigé ». 

Selon lui, la disposition qu’il réclame ne se heurtera pas à la législation en vigueur et ne diminuera pas les garanties de sécurité. 

Dans ses explications, le député des Algériens de France rappelle qu’aucune disposition législative ne s’y oppose, puisqu’aucun texte de loi ne spécifie qu’il faut exclusivement un passeport pour rentrer sur le territoire national ou interdit de le faire avec une carte d’identité. 

De plus, il avance que la CNIBE « permet de certifier, plus qu’un passeport, la nationalité de son porteur ». « Notre CNIBE est à la pointe de la technologie », assure-t-il.

L’autre argument qu’il a avancé est que la procédure de délivrance de la CNIBE par les consulats est exclusivement réalisée en ligne et « suppose la détention préalable du passeport biométrique ».

« Un geste fort »

L’enjeu est aussi, selon Abdelouahab Yagoubi, de soulager les consulats d’Algérie à l’étranger, étant donné que ces derniers sont principalement occupés par le renouvellement des passeports biométriques, ce qui donne lieu à une forte affluence, des délais de traitement longs et l’obligation pour les demandeurs de multiplier les visites dans les consulats. 

Le résultat de cette « congestion consulaire » est la dégradation de la qualité d’accueil et « le droit fondamental des ressortissants algériens à regagner le territoire national » s’en trouve affecté par le fait de ne pas pouvoir obtenir un passeport dans un délai raisonnable. 

« Cette mesure, si elle serait pérennisée, constituera un geste très fort pour mettre notre pays, en la matière, aux standards internationaux », a indiqué Yagoubi dans sa lettre au président, soulignant « la nécessité d’agir rapidement pour endiguer définitivement certaines difficultés inutiles ». 

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