L’annonce de la candidature du président Bouteflika à sa propre succession pour le scrutin du 19 avril est perçue par le quotidien des milieux d’affaires marocains »L’Économiste » comme une sorte d’immobilisme dans lequel s’enfonce l’Algérie.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika se représentera aux élections présidentielles d’avril. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les Marocains ? Les deux », écrit le journal dans son édition de jeudi. Et de rappeler, »comme le disait le Roi Hassan II, nul ne peut se réjouir de voir le feu dans la maison du voisin. »
En soulignant qu’en Algérie »c’est l’immobilisme qui sévit », L’Économiste affirme donc que »nous avons avantage à cet immobilisme, dans la mesure où il retient les velléités agressives, peut-être guerrières. Il les enferme dans une même incapacité de décision, que celle qui empêche de passer le flambeau. »
Par contre au Maroc, l’éditorialiste explique »parce qu’ils sont une très vieille nation (…) les Marocains savent changer de gouvernement. Ils ont appris aussi à gérer pacifiquement la succession sur le trône. » »Les voisins d’Algérie n’ont pourtant pas tort de reculer devant le changement de président : ils n’ont pas de mécanisme clair, connu et consensuel pour ce changement », ajoute L’Économiste qui affirme qu »’en 1988-1989, les élections ont déclenché une guerre civile d’une décennie avec quelque 200.000 morts, assassinés dans des conditions épouvantables.
« ’Les Algériens ont une peur justifiée de cette guerre civile-là. De plus, il est quasi impossible de démonter le système des rentes personnelles et surtout sociales : le gaz rend le travail inutile », affirme le journal marocain. « Avec un système productif comme celui du Maroc -qui n’est pas génial-, Alger devrait être dix à quinze fois plus riche que le Royaume. Il ne l’est que deux fois, quand le pétrole se vend bien ».