La Fédération algérienne de football (FAF) a un nouveau président. Sans surprise, il s’agit de Walid Sadi, l’ancien lieutenant de l’ex-président de l’instance fédérale Mohamed Raouraoua.
Étant l’unique candidat retenu, Walid Sadi a été élu par plébiscite à l’issue de l’Assemblée générale élective tenue, ce jeudi 21 septembre, au Centre technique national de Sidi Moussa (Alger). Sur les 97 membres de l’AG, 82 ont voté, dont 76 pour Walid Sadi et 5 contre. Un bulletin de vote a été invalidé.
Son élection ne faisait plus aucun doute depuis quelques jours lorsque la commission électorale a rejeté les candidatures des deux autres postulants, l’ancien sélectionneur national Meziane Ighil et l’actuel président de la Ligue de football professionnel (LFP), Abdelkrim Medouar.
Dès lors, Walid Sadi se présentait comme le candidat du consensus et qui a la confiance des pouvoirs publics. D’où la majorité écrasante des voix qu’il a obtenues lors du vote.
Jusque-là, son élection ne fait pas l’objet de contestation, hormis les protestations de Meziane Ighil qui estime illégal le rejet de sa candidature. Cela l’aidera-t-il dans la mission qui l’attend, celle de redresser un football algérien malade de son instabilité ?
Précision utile, Walid Sadi est élu pour deux ans seulement, soit pour ce qu’il reste du mandat de Djahid Zefizef et de Charaf Eddine Amara, démissionnaires en juillet 2023 et en juin 2022 respectivement.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le mandat actuel aura été assuré par au moins trois présidents. La Fédération algérienne de football connaît une instabilité sans précédent depuis le départ de Mohamed Raouraoua en 2017, après une période relativement longue (8 ans) de stabilité et de succès pour l’équipe nationale, qui s’est qualifiée deux fois de suite pour le Mondial.
FAF : Walid Sadi, un président à la fois jeune et expérimenté
Hormis l’éclaircie de 2019 qui a vu les Verts remporter la Coupe d’Afrique des nations sous la présidence de Kheïreddine Zetchi, les échecs se sont multipliés pour le football algérien depuis 2017, dont le plus retentissant est l’élimination de l’équipe nationale de la course à la qualification pour la coupe du monde au Qatar, au terme d’un scénario dramatique face au Cameroun, en mars 2022.
C’est cette élimination qui a conduit à la démission de Charaf Eddine Amara. Son successeur Djahid Zefizef a, lui, été poussé à la démission suite à son échec à se faire élire au comité exécutif de la CAF en juillet dernier. Il a annoncé son départ au lendemain d’un commentaire au vitriol diffusé par l’agence de presse officielle APS.
Le départ le plus énigmatique reste celui de Kheïreddine Zetchi en 2021. La victoire à la CAN 2019 lui ouvrait un boulevard pour briguer un second mandat, en plus de ses succès dans la formation avec son club, le Paradou AC qui a fourni de nombreux joueurs pour l’équipe nationale, comme Youcef Atal et Ramy Bensebaïni.
La décision de le mettre à l’écart avait failli provoquer la démission du sélectionneur Djamel Belmadi qui ne comprenait pas pourquoi un tel changement alors que tout allait bien. La suite, on la connaît. Ses deux successeurs n’ont pas tenu plus d’une année au siège de Dely Ibrahim.
L’élection de Walid Sadi fait naître l’espoir du retour de la stabilité à la tête de la Fédération algérienne de football.
FAF : Walid Sadi apporte son soutien à Belmadi
Le natif d’El Oued a l’avantage d’être à la fois jeune (41 ans) et expérimenté avec son passage comme manager de l’équipe nationale sous Mohamed Raouraoua. Le recours à lui est même une manière de ressusciter l’époque de Mohamed Raouraoua après le refus de ce dernier de reprendre du service.
Walid Sadi aura à la fois le soutien de l’assemblée générale, l’oreille attentive des pouvoirs publics et sans doute les conseils avisés de l’ancien président de la Fédération algérienne de football (FAF).
Sera-t-il pour autant le président qui ira au-delà de la gestion de l’équipe nationale première pour s’attaquer enfin aux problèmes profonds du football algérien ?
Tout le monde l’appelle de ses vœux même si l’équipe première, l’arbre qui cache tout, devrait rester une priorité. À peine élu, Walid Sadi a exprimé son soutien à Djamel Belmadi auquel il a promis d’offrir tous les moyens même si, a-t-il reconnu, la trésorerie de la fédération n’est pas dans son meilleur état.
« Laissez Belmadi tranquille. Le sélectionneur national a tout notre soutien. Je vais lui doubler les moyens pour qu’il réussisse dans sa mission […] Je vais protéger l’équipe nationale avec tout ce que j’ai comme moyens », a promis Walid Sadi.
Les présidents de la FAF depuis 1962 (source FAF)
• Mohand Maouche : d’octobre 1962 à octobre 1969.
• Mustapha Benaouniche : d’octobre 1969 à juillet 1973.
• Amar Benadouda : de juillet 1973 à mai 1975.
• Abdenour Bekka : d’août 1975 à janvier 1978.
• Mohamed Kara-Terki : de janvier 1978 à octobre 1980.
• Benali Hadj Sekkal : de novembre 1980 à novembre 1982.
• Omar Kezzal : de novembre 1982 à avril 1984, de juillet 1989 à novembre 1992 et d’avril 2000 à août 2001.
• Issad Domar : de mai 1984 à avril 1986.
• Belaïd Lacarne : de septembre 1987 à octobre 1988.
• Mouldi Aïssaoui : de septembre 1993 à juillet 1994.
• Rachid Harraïgue : de juillet 1994 à janvier 1995.
• Mohamed Laïb : d’août 1996 à décembre 1996.
• Mohamed Diabi : de novembre 1997 à juin 1999.
• Mohamed Raouraoua de novembre 2001 à janvier 2006, de février 2009 à février 2013 et de mars 2013 à février 2017.
• Hamid Haddadj : de janvier 2006 à février 2009.
• Kheïreddine Zetchi : de mars 2017 à avril 2021.
• Charaf-Eddine Amara : d’avril 2021 à juin 2022.
• Djahid Abdelouahab Zefizef : de juillet 2022 à juillet 2023.
• Walid Sadi : à partir de septembre 2023.
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