L’administration Trump a rejeté une offre de la Turquie qui proposait de libérer un pasteur américain en échange de l’arrêt des procédures contre une banque turque qui pourrait faire face à des amendes colossales aux États-Unis, a affirmé lundi le Wall Street Journal.
Washington et Ankara sont engagés dans un bras de fer diplomatique entre autres notamment sur le sort du pasteur américain Andrew Brunson, accusé de « terrorisme » en Turquie où il a été détenu pendant un an et demi et est désormais placé en résidence surveillée.
Les Etats-Unis, qui exigent en vain la libération du pasteur Brunson de la part d’Ankara, son allié au sein de l’Otan, ont imposé une série de sanctions contre la Turquie, qui a répliqué avec des mesures similaires.
En échange de la libération de M. Brunson, et de celle d’autres Américains détenus en Turquie ainsi que de trois employés turcs des missions américaines dans le pays, Ankara a demandé à Washington d’abandonner son enquête sur la banque Halkbank, rapporte le Wall Street Journal.
Cette banque publique turque pourrait se voir infliger une énorme amende car soupçonnée par les Etats-Unis d’avoir aidé l’Iran à contourner les sanctions américaines.
Son ex-directeur général adjoint, Mehmet Hakan Atilla, a d’ailleurs été condamné par un tribunal américain à 32 mois d’emprisonnement pour fraude bancaire et conspiration dans une affaire qui porte sur des milliards de dollars.
Mais les Etats-Unis ont rejeté l’offre de la Turquie affirmant qu’une possible amende contre la Halkbank et d’autres contentieux ne seraient pas discutés tant que le pasteur Brunson ne sera pas libéré, a précisé au journal un haut responsable de la Maison Blanche.
« Un vrai allié au sein de l’Otan n’aurait, dès le départ, jamais arrêté le pasteur Brunson », a estimé cette source requérant l’anonymat.
Un tribunal turc a rejeté vendredi une nouvelle demande de levée de l’assignation à résidence du pasteur américain Andrew Brunson, qui risque jusqu’à 35 ans de prison pour espionnage et activités « terroristes », des accusations qu’il rejette en bloc.
Ces tensions diplomatiques, et son lot de sanctions et de mesures de rétorsion, ont contribué à la chute de la livre turque sur les marchés financiers.