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Washington au banc des accusés lors d’un vote à l’ONU sur Jérusalem

Washington au banc des accusés lors d’un vote à l’ONU sur Jérusalem

Les Etats-Unis ont mis lundi leur veto à une résolution de l’ONU condamnant leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, en se montrant menaçants à l’égard de leurs 14 partenaires au Conseil de sécurité qui ont voté pour le texte.

Ce vote unanime, y compris de la Russie ou de la Chine, ainsi que de la France et du Royaume-Uni – les deux plus proches alliés européens des Etats-Unis -, a été dénoncé par l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley. C' »est une insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas », a-t-elle lancé, le regard noir.

La diplomate n’a pas précisé si les Etats-Unis prendraient des mesures de rétorsion ou pousseraient davantage à une diminution de leur participation au financement de l’ONU dont ils sont les premiers contributeurs.

Présenté par l’Egypte, qui a dénoncé les « graves répercussions » de l’initiative américaine, le texte réclamait que la décision récente du président républicain Donald Trump soit révoquée. La reconnaissance a déclenché la colère des Palestiniens, des manifestations dans le monde musulman et une réprobation quasi unanime de la communauté internationale.

Le statut de Jérusalem « doit être résolu par la négociation », soulignait le texte, évoquant de « profonds regrets concernant les récentes décisions sur Jérusalem », sans toutefois mentionner les Etats-Unis. « Toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique » de Jérusalem « n’a pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée », ajoutait-il.

– Washington médiateur? « Fou » –

Le texte soumis lundi commençait par un paragraphe rappelant dix résolutions de l’ONU adoptées entre 1967 et 2016 et affirmant que la question de Jérusalem doit faire partie d’un accord de paix final.

Celle approuvée en 1980, visant la colonisation de territoires, déclare que « toutes les mesures et actions législatives et administratives prises par Israël, puissance occupante, qui visent à modifier le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem n’ont aucune validité juridique ».

Les Etats-Unis s’étaient alors abstenus, permettant l’adoption du texte.

Pour Paris et Londres, Jérusalem est « une clé » pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant en paix côte à côte.

« Sans accord sur Jérusalem, il n’y aura pas d’accord de paix », a fait valoir l’ambassadeur français, François Delattre, rappelant le « consensus international » sur « une solution à deux Etats ». « Les Etats-Unis continueront à jouer un rôle extrêmement important dans la recherche de la paix au Proche-Orient », a estimé son homologue britannique, Matthew Rycroft.

Il faudrait être « fou » pour laisser les Etats-Unis jouer à nouveau les médiateurs de paix, a rétorqué le président palestinien Mahmoud Abbas, pour qui les Etats-Unis sont décrédibilisés dans ce rôle.

Une visite prévue cette semaine au Proche-Orient du vice-président américain Mike Pence a par ailleurs été reportée lundi, officiellement en raison d’une question de politique intérieure.

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