Les Etats-Unis ont demandé vendredi au Conseil de sécurité des Nations unies de condamner les propos « inacceptables » et « profondément troublants » du président palestinien Mahmoud Abbas sur les juifs, qui contiennent « d’ignobles injures antisémites ».

M. Abbas a présenté ses excuses vendredi après ses propos tenus lundi.

Mais un texte rédigé par les Américains pour adoption par le Conseil de sécurité appelle le dirigeant palestinien à « s’abstenir de commentaires antisémites ».

Le texte proposé traduit la « préoccupation sérieuse » du Conseil de sécurité de l’ONU face aux remarques de Mahmoud Abbas qui « comportaient d’ignobles injures antisémites et des théories conspirationnistes infondées et qui ne servent pas les intérêts du peuple palestinien et de la paix au Moyen Orient ».

Consulté par l’AFP, ce texte appelle aussi « toutes les parties à éviter les provocations qui rendent plus difficiles la reprise des négociations ».

Les membres du Conseil de sécurité avaient jusqu’à 16 heure locales (20H00 GMT) pour soulever des objections à l’esquisse de texte.

M. Abbas s’est attiré un rare consensus de condamnations de la part des Israéliens, des Américains, des Européens et de l’ONU en suggérant lundi que les massacres perpétrés contre les juifs d’Europe durant l’Histoire étaient moins dus à l’antisémitisme qu’à leur rôle dans la société, notamment dans le secteur bancaire.

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient Nickolay Mladenov avait reproché au président palestinien de répéter « certaines des insultes antisémites les plus méprisantes ».

Mahmoud Abbas a présenté ses excuses et assuré vouloir « renouveler notre condamnation de longue date de l’Holocauste, le crime le plus odieux de l’histoire, et exprimer notre compassion envers ses victimes ».

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a dit sur Twitter refuser ces excuses.

Les Etats-Unis ont bloqué, à deux reprises, des esquisses de textes du Conseil de sécurité exprimant l’inquiétude de l’organe onusien sur les violences dans la bande de Gaza, où près de 50 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début d’un vaste mouvement de protestation fin mars.