Le secrétaire à l’Énergie Rick Perry est venu promouvoir le gaz naturel américain jeudi lors d’une rencontre avec la Commission européenne, au lendemain d’une nouvelle attaque du président Trump contre le projet de gazoduc russe Nord Stream 2.
“Les États-Unis ne soutiennent pas des gazoducs comme Nord Stream 2 et Turk Stream, qui ne feraient qu’augmenter la dépendance à une source d’approvisionnement unique”, a rappelé Rick Perry lors d’une conférence de presse clôturant le 8e conseil UE-USA sur l’Énergie à Bruxelles.
Le président “pense que Nord Stream 2 n’est pas dans le meilleur intérêt de l’Union européenne et je parie qu’il sera plus que content de le dire au président (russe Vladimir) Poutine”, lors de leur rencontre lundi, a ajouté l’Américain.
Lors d’un sommet de l’Otan mercredi, Donald Trump a une nouvelle fois fustigé le projet Nord Stream 2, qui doit doubler les capacités de livraison par la route de transit via la mer Baltique entre la Russie et l’Allemagne et donc permet d’éviter un transport via l’Ukraine.
“Le président a souvent évoqué le concept de +l’Amérique d’abord+ mais ne vous trompez pas. Cela ne veut pas dire +l’Amérique toute seule+. Cela veut dire que quand vous penser à un nouveau fournisseur sur le marché, que vous pensez à un nouveau partenaire innovant, nous voulons que vous pensiez d’abord à l’Amérique”, a expliqué M. Perry.
Le vice-président de la Commission européenne en charge de l’Union de l’Énergie Maros Sefcovic a de son côté assuré que l’addition de gaz américain dans les importations européennes “pourrait changer la donne dans l’effort de diversification et de renforcement de la sécurité énergétique”.
“L’Union européenne est un très grand marché, attractif, et un client fiable. Nous avons déjà fait beaucoup pour compléter les infrastructures nécessaires” à la réception de gaz naturel liquéfié, a assuré M. Sefcovic.
“Avec des prix américains compétitifs, nous serions dans une situation gagnant-gagnant”, a-t-il ajouté.
Au premier trimestre, la part du GNL américain est tombé à 1% du total des importations de GNL de l’UE, contre 6% à la même période un an plus tôt. En raison des prix faibles en Europe, les entreprises américaines tendent actuellement à privilégier les marchés sud-américain et asiatique.
De son côté, le commissaire à l’Action pour le Climat Miguel Arias Canete a rappelé à M. Perry que le GNL était une alternative bienvenue, alors que les besoins de l’UE en gaz vont atteindre entre 270 et 330 milliards de mètres cube en 2030.