Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson s’est montré pessimiste jeudi sur les espoirs de sortie de crise dans le Golfe où il se rend ce week-end, reprochant au “quartet” mené par l’Arabie saoudite de refuser le dialogue avec le Qatar.
“Je ne m’attends pas vraiment à une résolution rapide”, a-t-il dit dans un entretien avec l’agence de presse financière Bloomberg. Il y a encore un mois, le président américain Donald Trump avait pour sa part prédit une fin rapide à cette crise d’une gravité sans précédent pour le Golfe.
Rex Tillerson se rend à partir de ce week-end successivement à Ryad et Doha pour une nouvelle mission, après avoir échoué lors d’un premier voyage en juillet à réconcilier le Qatar et ses quatre voisins arabes, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte.
Le royaume sunnite et ses alliés ont rompu début juin leurs relations avec Doha en l’accusant de soutenir le “terrorisme” et de se rapprocher de l’Iran chiite. Le Qatar nie tout soutien à des groupes extrémistes et accuse ces pays arabes de vouloir empiéter sur sa souveraineté.
“Il semble y avoir une vraie absence de volonté de la part de certaines parties à s’engager” dans un dialogue, a déploré le chef de la diplomatie américaine. “Il revient maintenant aux dirigeants du quartet de dire quand ils veulent s’engager dans le dialogue avec le Qatar, parce que le Qatar a été très clair: eux ils sont prêts à s’engager”, a-t-il ajouté.
Selon Rex Tillerson, le rôle des Etats-Unis “est de s’assurer que les canaux de communication sont aussi ouverts que possible, que les messages ne soient pas mal interprétés”. “Nous sommes prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour favoriser un rapprochement mais à ce stade, cela dépend vraiment des dirigeants de ces pays”, a-t-il insisté.