Après leur retrait de l’accord sur le nucléaire iranien qui a suscité la colère de nombreux de leurs alliés, les Etats-Unis veulent bâtir une « coalition » internationale contre le régime de Téhéran et ses « activités déstabilisatrices », a déclaré jeudi le département d’Etat américain.
Cette idée sera détaillée lundi par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans son premier grand discours de politique étrangère depuis sa prise de fonctions fin avril, consacré à l’Iran et à « comment aller de l’avant ».
« Les Etats-Unis vont travailler dur pour bâtir une coalition », a expliqué la porte-parole du département d’Etat Heather Nauert devant la presse à Washington.
« Nous allons réunir de nombreux pays autour du monde dans le but précis d’observer le régime iranien à travers un prisme plus réaliste, pas seulement à travers le prisme de l’accord nucléaire mais plutôt à travers toutes ses activités déstabilisatrices qui ne sont pas seulement une menace pour la région mais pour le monde entier », a-t-elle ajouté.
« Ce n’est pas une coalition anti-Iran », a-t-elle assuré, « nous faisons une distinction claire entre la population iranienne » et « le régime iranien ». « Il s’agit du régime iranien et de ses mauvaises actions. »
Elle a elle-même évoqué l’exemple de la coalition internationale contre les jihadistes du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie, lancée en 2014 et qui comprend aujourd’hui 75 pays ou institutions. Sous la direction des Etats-Unis, cette coalition intervient militairement pour combattre le mouvement jihadiste, qui a été quasiment vaincu sur le terrain.
Heather Nauert n’a pas précisé si la future coalition contre le régime iranien aurait aussi un volet militaire.
Elle a souligné que le département d’Etat avait reçu lundi environ 200 ambassadeurs étrangers pour leur expliquer la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien et pour évoquer la suite.
La décision du président des Etats-Unis, qui juge trop laxiste cet accord censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, et lui reproche de ne pas s’attaquer au rôle de Téhéran au Moyen-Orient, a été vivement critiquée par les autres signataires: l’Iran, mais aussi la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Chine et la Russie.
Interrogée sur la volonté des Européens de participer à cette nouvelle coalition malgré leur déception quant à la politique de Washington, la porte-parole de la diplomatie américaine a assuré que beaucoup de partenaires des Etats-Unis « comprennent totalement » les inquiétudes américaines et « ne ferment pas les yeux » devant l’attitude iranienne.