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Winnie Mandela, une icône de la lutte contre l’apartheid s’en va

Winnie Mandela, une icône de la lutte contre l’apartheid s’en va

Elle était la première femme noire en 1955 à être devenue assistante sociale dans l’Afrique du régime raciste de l’apartheid.

Celle qui deviendra trois ans plus tard l’épouse de Nelson Mandela, est décédée lundi 2 avril, à l’âge de 81 ans, à Johannesburg, après une vie passée à lutter contre l’oppression du peuple noir d’Afrique du Sud.

À l’arrestation de son mari en 1962, alors élevant seule ses deux filles, Winnie Mandela, de son vrai nom Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela continue le combat du futur président de l’Afrique du Sud.

Elle enchaîne alors les arrestations, trois au total, durant lesquelles elle est mise à l’isolement durant 491 jours, harcelée, violentée, violée, torturée…

À sa sortie, le régime raciste la bannit de Johannesburg et l’exile à Brandfort, dans l’État libre d’Orange, bastion des suprématistes blancs, ce qui ne l’empêche pas de se rendre quotidiennement au bureau de poste local faire des appels téléphoniques pour raconter la brutalité du régime ségrégationniste au monde entier.

À cette époque où de nombreux autres dirigeants anti-apartheid languissaient en prison ou en exil, elle ne représentait pas seulement le mouvement de libération. Elle était le mouvement. D’ailleurs sans son activisme et sa ténacité, Nelson Mandela serait peut-être tombé dans l’oubli.

À la sortie de celui-ci de prison, c’est elle qui l’accompagne dans sa première marche d’homme libre, un moment dont les images sont connues du monde entier.

Après l’indépendance, Winnie Mandela est rattrapée par certains fantômes du passé lorsqu’elle est entendue en 1991 par la Commission Vérité et Réconciliation, sur l’assassinat de Stompie Moeketsi, un jeune activiste anti-apartheid de 14 ans accusé de collaborer avec l’ennemi.

Elle est aussi accusée de corruption par la justice de son pays lors de son passage dans le premier gouvernement de son mari en 1994 en tant que vice-ministre.

Le couple Mandela finira par divorcer en 1996. Figure centrale de son parti l’ANC, le mouvement de libération devenu parti de gouvernement, elle dénoncera pourtant sans relâche la corruption de certains de ses cadres.

Mais bien plus encore, Winnie Mandela ne cessera de dénoncer les inégalités de race persistantes dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, des inégalités qu’elle considérait comme étant le legs de l’apartheid, elle qui n’aura jamais quitté le quartier noir de Soweto.

Ses compatriotes qui la surnomment affectueusement la Mère de la nation, pleurent aujourd’hui une femme de convictions forgée dans la douleur et les traumatismes de la lutte pour la libération de son pays.

Winnie Mandela sera enterrée le 14 avril à Johannesburg.

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