La start-up YA Technologies a organisé ce lundi 30 avril en partenariat avec l’ambassade des États-Unis une journée d’information sur l’entreprise algéro-américaine conceptrice de l’application de transport avec chauffeur (VTC), Yassir.
L’événement a permis à YA Technologies de présenter et faire le point sur son application phare dont le lancement commercial a été effectué au mois de septembre 2017. L’allocution d’ouverture de la journée a été prononcée par l’ambassadeur des États-Unis à Alger, John Desrocher.
« À l’Ambassade, nous ne nous impliquons pas dans des journées d’information comme celles-ci à moins de savoir que la compagnie américaine concernée a une technologies de pointe pertinente et innovante qui bénéficie à l’économie algérienne », a déclaré M. Desrochers. « Nous sommes très heureux à l’ambassade de faire le rapprochement entre la technologie américaine avec l’expertise régionale algérienne », a affirmé l’ambassadeur.
Techniquement, YA Technologies est une joint-venture entre la société algérienne Wassil TIC Service et la société américaine MN Technologies, installée en Californie. Dans les faits cependant, les principaux associés de la société américaine sont des Algériens expatriés aux États-Unis. L’équipe dirigeante de YA Technologies est quant à elle exclusivement algérienne.
« Les origines sont algériennes, même s’il y a la particularité américaine qui représente un plus et une valeur ajoutée à l’entreprise », a indiqué Mehdi Yettou, PDG et co-fondateur de YA Technologies. « L’avantage c’est d’avoir accès à l’écosystème de la Silicon Valley. Même si les développeurs sont principalement ici en Algérie, ils ont accès à des technologies que l’on ne trouve pas en Algérie et faciliter le transfert de savoir. L’idée est d’avoir le meilleur des deux mondes », a expliqué pour sa part Noureddine Tayebi, co-fondateur.
Téléchargée plus de 100 000 fois sur le Play Store, la plateforme de téléchargement d’applications de Google, Yassir vient de franchir en six mois la barre symbolique du million de kilomètres effectués par les utilisateurs de l’application. « Cela représente environ 25 fois le tour de la Terre », a noté M. Tayebi. « Même Phinas Fogg [héros du roman de Jules Verne ‘’le tour du monde en 80 jours’’, ndlr] ne peut se vanter d’un tel exploit », a fièrement renchéri le PDG Mehdi Yettou.
Selon le PDG de YA Technologies, Yassir se démarque de ses concurrents en étant une application faite par des Algériens du début à la fin. « Il me semble que nous sommes les seuls à avoir fait notre application à partir de zéro. Les autres ont acheté leurs applications à l’étranger, en France, en Roumanie, en Chine… Ils exploitent une plateforme existante pour l’utiliser en Algérie », avance Mehdi Yettou. « Ce n’est pas n’importe quelle application qui peut être transposée à l’Algérie. Notre approche nous permet ainsi d’être à l’écoute des utilisateurs et nous adapter à leur feedback », a estimé le PDG.
Déployée pour l’heure dans les wilayas d’Alger, Oran et Blida, l’entreprise emploie actuellement 45 personnes en CDI/CDD et dispose de plus de 2000 chauffeurs à son actif. YA Technologies ambitionne de couvrir toutes les wilayas d’Algérie et d’atteindre à terme les 100 000 chauffeurs Yassir.
Interrogé sur le statut desdits chauffeurs, le PDG de YA Technologies a expliqué que chaque chauffeur signe un contrat de partenariat avec l’entreprise, tout en admettant que le cadre réglementaire reste encore à définir.
« C’est une nouvelle activité. Quand on amène une nouvelle activité dans un environnement où il y a des lois déjà établies, ce n’est pas sûr qu’on retrouve la loi idéale pour fonctionner. Mais on a trouvé une approche juridiquement légale, un contrat de partenariat qui nous lie aux chauffeurs », a expliqué le PDG Mehdi Yettou.
« Les chauffeurs peuvent être de plusieurs classes, il ne faut pas voir seulement les particuliers. Il y a des sociétés de location de voiture qui veulent rentabiliser leur parc automobile, et dans ce cas nous collaborons avec des sociétés. Il y a également plusieurs centaines de chauffeurs de taxi qui sont avec nous, ceux-là ont leur registre de commerce et travaillent avec nous », a détaillé le PDG de YA Technologies. « Il y a aussi les particuliers, dans lesquels on va trouver plusieurs catégories. Il y a des chômeurs, des employés d’autres sociétés qui ont le droit de travailler à temps partiel avec Yassir et des retraités, sur lequel il faut payer des cotisations et de l’impôt », a-t-il ajouté.
« Nous sommes en étroite collaboration avec les autorités algériennes, où l’on a initié ce genre de problématiques pour essayer de mettre en place un système qui va gérer tout cela. C’est quelque chose qui n’existe pas actuellement. C’est à nous tous de réfléchir à une méthode, créer des lois s’il faut, pour mettre en place un cadre réglementaire correct qui permet aux chauffeurs de travailler et gagner leur vie, aux clients de se déplacer librement et à des sociétés comme YA Technologies de travailler, développer l’expertise numérique et encourager les jeunes, et au gouvernement de récupérer ses taxes et cotisations et faire profiter le reste de la population », a plaidé Mehdi Yettou.
La journée d’information a par ailleurs permis à YA Technologies de signer une série de partenariats avec des entreprises privées telles que Djezzy ou Macir Vie permettant à celles-ci d’externaliser vers Yassir leurs déplacements professionnels.