L’Algérie à besoin de 20 à 30 ans pour asseoir une industrie automobile intégrée à même d’offrir des produits concurrentiels à la portée du consommateur algérien, de pallier aux importations et d’atteindre l’exportation, a déclaré jeudi le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi.
Lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre a précisé que “le principal objectif (à travers l’appui des projets automobiles) n’est pas le montage mais asseoir plutôt une véritable industrie automobile, et ceci prendra entre 20 à 30 ans”, rapporte l’agence officielle.
Construire une vraie base industrielle dans ce domaine passe, en premier lieu, par des projets de montage puis par une intégration progressive de la sous-traitance, à travers l’industrialisation locale de composants de qualité aptes à être intégrés par les constructeurs, a-t-il ajouté.
Affirmant que “c’est là, le seul moyen pour parvenir à des prix bas et concurrentiels dans l’intérêt du consommateur algérien”, le ministre a mis l’accent sur la nécessité d’accompagner ce processus par des mécanismes qui garantissent la transparence.
Il a évoqué, dans ce contexte, les opérations de contrôle des usines pour s’assurer du respect de tous les engagements, précisant que toute infraction entraine l’application des sanctions prévues dans le cahier de charges, qui comprend, a-t-il souligné, plusieurs clauses relatives aux prix.
Dans le cadre de cette transparence, les prix des véhicules montés en Algérie à leur sortie d’usine ont été rendus publics, a-t-il rappelé, ajoutant que “la publication de ces prix se voulait une concrétisation de notre engagement (…) à garantir la transparence et à veiller à ce que les prix soient raisonnables, et ce en collaboration avec d’autres secteurs directement concernés”.
Cette opération a été favorablement accueillie par les investisseurs qui ont affirmé que la hausse du taux d’intégration et des niveaux de production entrainera une baisse sensible des prix et que la cherté des prix actuels était due aux coûts de l’investissement, aux faibles capacités de production des usines par rapport à la demande, selon les explications du ministre.
Par ailleurs, et en réponse à une question sur le foncier industriel, le ministre a révélé la création d’une commission interministérielle chargée d’élaborer un projet de décret exécutif fixant les modalités d’étude des demandes de superficies relevant du domaine de l’État.
Cette commission a mis en place des normes objectives destinées essentiellement à clarifier et unifier les conditions et modalités d’étude des demandes de foncier destiné à l’investissement, en attendant le parachèvement du décret exécutif.
Ces normes s’articulent autour de trois principaux points : le type d’activité (obligation que l’activité soit industrielle productive), le nombre de postes d’emploi prévus ainsi que la valeur financière de l’investissement.