En procédant ce dimanche au retrait de la délégation de gestion des championnats de football professionnel au Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP), le président de la FAF Kheireddine Zetchi vient de mettre fin à son conflit avec le désormais ancien patron de la LFP Mahfoud Kerbadj.
Le dernier round du « combat » s’est déroulé en marge de la réunion du Bureau fédéral de la FAF, qui a eu lieu à l’École nationale des sports olympiques d’El-Baz à Sétif.
La parade
Zetchi a fini par trouver la parade pour se « débarrasser » de Kerbadj, dont les dernières décisions et sorties médiatiques étaient loin de plaire au patron de la FAF.
C’était déjà dans l’air depuis quelques jours. La décision a été prise à l’unanimité par l’ensemble des 11 membres présents à Sétif sur les 13 que compte le BF.
“Mise en application avec effet immédiat, des dispositions de la convention relative aux relations FAF et LFP en procédant au retrait de la délégation de gestion des championnats de football professionnel au Conseil d’administration de la LFP. En attendant la tenue d’une assemblée générale élective de la LFP, le BF va charger un directoire de gérer les affaires courantes “, écrit la FAF sur son compte officiel sur Twitter.
La FAF a usé de l’article 20 de la convention qui traite du retrait de la délégation, signé le 4 juillet 2011 entre l’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua, Mahfoud Kerbadj et Ali Malek, président de la Ligue nationale de football (LNFA) pour la gestion des deux championnats amateur et professionnel.
Un ami de longue date de Raouraoua
Les relations entre le président de la LFP et celui de la FAF n’ont jamais été bonnes, depuis l’élection de Zetchi à la tête de l’instance fédérale le 20 mars 2017, en remplacement de Mohamed Raouraoua, ami de longue date de Kerbadj.
Un différend qui avait atteint son summum par le biais de communiqués interposés publiés sur les sites officiels des deux structures footballistiques nationales.
L’été dernier, le conflit avait pris des proportions alarmantes suite à un communiqué publié par la FAF, reprochant à Kerbadj son absence lors des réunions du Bureau fédéral, une “absence intrigante”, a estimé l’instance fédérale, tout en demandant des explications au désormais ex-patron de la LFP, qui s’est défendu par la suite.
“Coup d’État”
Pourtant, le 2 janvier dernier, lors d’une réunion tenue à Alger entre les présidents de clubs professionnels et Kerbadj, ce dernier avait écarté l’idée d’un « coup d’État » contre le président de la FAF, une manière de calmer le jeu et de dissiper tout un malentendu.
« Cette réunion avec les présidents de clubs vise à évaluer la phase aller du championnat et la préparation dans les meilleures conditions de celle de retour. Il n’y a aucun scénario qui se prépare pour un retrait de confiance ou putsch contre le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, comme il est rapporté par une certaine presse », avait expliqué Kerbadj.
Mais Zetchi était loin d’abdiquer. Se sentant réellement menacé dans ses fonctions, il décide alors ce dimanche d’agir pour écarter celui qui pouvait le destituer : Kerbadj, ce dernier s’appuyait sur le soutien et la confiance des présidents des clubs professionnels.
« Nous composons une seule famille qui travaille pour le bien du football national en dépit de tous les problèmes qui existent ou divergence de points de vue. Nous ne sommes pas en guerre », avait tenu à préciser Kerbadj.
Petite porte
Mahfoud Kerbadj, élu en juillet 2011 à la tête de la LFP, quitte ainsi par la petite porte l’instance dirigeante de la compétition nationale, alors que son mandat court encore jusqu’en 2019.
« On m’a rendu service en me libérant de la gestion du football professionnel, c’était un fardeau sur mes épaules », a affirmé Kerbadj à la presse peu après l’annonce de la décision.