De son arrivée en grande pompe en 2001 à l’incroyable triplé en Ligue des champions en 2018, en passant par le but somptueux en finale contre Leverkusen, la relation fusionnelle entre le Real Madrid et Zinédine Zidane a accouché de certains des plus belles pages d’histoire du club espagnol.
. 8 juillet 2001: naissance d’un Galactique
Il est l’une des folies du président Florentino Perez: étincelant avec la Juventus Turin, champion du monde 1998 puis d’Europe 2000 avec la France, « Zizou » devient l’un des Galactiques du Real Madrid le 8 juillet 2001, après cinq saisons en Italie.
Même s’il rejoint à Madrid le Brésilien Roberto Carlos, le Portugais Luis Figo ou l’Espagnol Raul, il n’est pas un Galactique parmi d’autres. Il a hérité du numéro 5 d’Alfredo Di Stefano, légende du Real, et est le joueur le plus cher du monde (75 millions d’euros d’indemnités de transfert).
. 15 mai 2002: un but d’éternité
Il ne tarde pas à justifier l’investissement. Devenu incontournable au Real, il va inscrire l’un des plus beaux buts de la riche histoire continentale du club. Tout fan de foot sait duquel il s’agit: passe en cloche du latéral brésilien Roberto Carlos, reprise de volée limpide depuis l’entrée de la surface du Hampden Park de Glasgow, but époustouflant en finale de la Ligue des champions.
« Zizou » permet au club madrilène d’empocher la 9e Ligue des champions de son histoire, 2-1 face au Bayer Leverkusen. Et avant chaque match au Santiago Bernabeu, le Real repasse les images de cette fameuse « volée de Glasgow ».
. 7 mai 2006: un « marcel » et des larmes
Encore une image forte dans l’histoire entre Zizou et « Real »: celle d’un joueur revenu saluer son public vêtu d’un marcel, pas forcément l’élément le plus élégant du vestiaire masculin.
Et alors? Le public du Santiago Bernabeu adresse le 7 mai 2006 un dernier adieu à son numéro 5, larmes aux yeux pour certains même si le Real, tenu en échec par Villarreal (3-3) malgré un but de Zidane, reste sur une troisième saison vierge de trophées. Quant au Français, il prendra sa retraite sportive quelques semaines plus tard, après une Coupe du monde presque magnifique et un coup de boule fameux.
. 2009-2016: la star devenue dirigeant
Après sa carrière de joueur, « Zizou » ne délaisse pas le Real pour autant. Toujours proche de Florentino Perez, qui l’adore, il réapparaît dans l’organigramme du club madrilène peu après le retour aux manettes du ponte du BTP. Le 1er juin 2009, il est nommé conseiller de Perez et ambassadeur du club.
Il deviendra ensuite directeur sportif du Real à partir du 7 juillet 2011, puis entraîneur adjoint de Carlo Ancelotti à partir de juin 2013. C’est dans ce rôle qu’il gagnera la 10e Ligue des champions du Real, en 2014, douze ans après son but à Glasgow.
. 26 juin 2014: la Castilla plutôt que Bordeaux
En contact avec son ancien club de Bordeaux, Zidane choisit finalement la Castilla, l’équipe réserve du Real Madrid qui évolue en troisième division. Il ne parvient pas à la faire monter en 2e division à l’issue de la saison, mais se fait la main.
Une démarche « remarquable pour un homme aussi connu et représentatif », observe pour l’AFP Guy Lacombe, qui l’a fait éclore au centre de formation de l’AS Cannes à la fin des années 1980.
. 4 janvier 2016: le dernier recours
C’est pourtant presque par défaut qu’il est intronisé entraîneur du Real, en plein hiver et après l’échec cuisant de l’Espagnol Raphael Benitez. Ce dernier, détesté du vestiaire madrilène, a laissé un Real en perdition en championnat, et aux abois dans le jeu.
« Zizou » prend en main le géant malade et va le conduire jusqu’en finale de Ligue des champions, remportée péniblement contre le voisin de l’Atlético Madrid, aux tirs au but. Une Ligue des champions en moins de six mois d’exercice comme coach, l’histoire est en marche.
. 31 mai 2018: adieu au sommet
La saison qui suit est celle de la marche triomphale: le Real Madrid empoche la Liga espagnole, qui le fuyait depuis cinq saisons. Il glane le Mondial des clubs, comme la saison précédente, et la Supercoupe d’Espagne. Surtout, il atomise la Juventus Turin en finale de la Ligue des champions, à Cardiff (4-1). Deuxième C1 d’affilée pour « Zizou ».
Puis trois, un an plus tard, cette fois face à Liverpool (3-1) le 26 mai. Plus personne ne conteste à Zidane ses capacités tactiques et il devient le seul entraîneur de l’histoire à gagner trois Ligues des champions d’affilée. Et, a fortiori, le seul à annoncer son départ cinq jours après.